Toutes ces actions vous permettront de mieux comprendre, envisager et intérioriser les leçons enseignées par le Sauveur. Vous allez en effet « contempler la pluie ».
Nous sommes toujours prêts à améliorer nos traductions. Si vous avez des suggestions, écrivez-nous à speeches.fra@byu.edu.
Je me souviens d’un sondage dont j’ai récemment entendu parler dans lequel l’on demandait aux personnes interrogées d’énumérer leurs plus grandes craintes. La majorité des personnes interrogées ont cité le fait de faire un discours comme étant ce qu’elles craignaient le plus. La deuxième activité la plus redoutée était celle de mourir. Je suppose que l’on pourrait déduire de la recherche que la majorité des gens préféreraient mourir que de faire un discours.
Ma préparation pour cette réunion spirituelle a été une expérience très intéressante. Elle m’a donné l’occasion de me concentrer davantage sur un domaine qui prend de plus en plus d’importance à mes yeux. Je sollicite votre foi et vos prières afin que ce que j’ai préparé soit présenté avec clarté et que vous y découvriez de la valeur.
Au cours de mes 26 années en tant que membre du corps professoral à BYU, j’ai découvert que l’âge est une question relative. Si l’on continue à travailler et à admirer la beauté du monde autour de soi, l’on constate que prendre de l’âge ne signifie pas nécessairement vieillir. Il se réfère plutôt à un processus continu de développement et de transformation. Dans mon cas, il s’agit d’un désir toujours plus grand de remplir mon esprit de choses qui rendront la vie plus productive et qui donneront plus de sens à celle-ci. L’âge m’a appris l’importance d’utiliser « tout ce qui est vertueux ou aimable, tout ce qui mérite l’approbation ou est digne de louange » (Articles de foi 1:13) pour créer un bouclier dans mon esprit qui puisse repousser la tentation et m’aider à me rapprocher davantage de Dieu et de son Fils Jésus-Christ.
Aujourd’hui, je souhaite partager avec vous quelques raisons, ainsi que des exemples, de l’importance d’utiliser deux domaines des beaux-arts, à savoir la représentation visuelle et la musique, pour nous donner une capacité accrue à améliorer notre vie et à la rendre plus productive, en particulier en ce qui concerne notre objectif ici : devenir semblable au Christ.
Il n’y a pas de profession plus importante que celle d’enseignant. À tout niveau, c’est une grande responsabilité. Les bons enseignants aident à façonner et à orienter la vie de leurs élèves.
L’un des principes fondamentaux dans le processus d’enseignement est qu’il existe des choses que les enseignants peuvent facilement offrir aux élèves, et d’autres qu’ils ne peuvent donner que si les élèves sont prêts à tendre la main, à saisir et à s’approprier une idée ou une pensée, commençant ainsi à payer le prix pour en faire une partie intégrante de leur vie.
C’est une expérience merveilleusement gratifiante de voir les yeux d’un élève « s’allumer » après l’avoir vu lutter et comprendre un problème ou une nouvelle expérience. D’autre part, il est triste de voir un élève qui, exposé à ce qui « mérite l’approbation ou est digne de louange », le rejette parce qu’il recherche uniquement ce qui permet à ses oreilles de « se prélasser comme dans un fauteuil confortable », pour paraphraser le compositeur américain Charles Ives (Charles Ives, cité par Joseph Machlis dans The Enjoyment of Music [New York : Norton, 1977], p. 566).
Il y a peu de choses qui nécessitent de la concentration ou un effort supplémentaire qui sont confortables ou faciles. Les personnes qui ne veulent pas se donner de la peine ou « chercher » ce qui « mérite l’approbation ou est digne de louange » peuvent généralement trouver une excuse pour ne pas participer à l’expérience. L’amélioration de soi est rarement à portée de main. L’apprentissage nécessite un effort actif. Chercher ce qui est « vertueux ou aimable, tout ce qui mérite l’approbation ou est digne de louange » nécessite de chercher, s’enquérir, s’informer, tenter de découvrir ou d’acquérir. Cela signifie être prêt à s’engager de manière consciencieuse et minutieuse dans le processus de recherche et de découverte.
Souvenez-vous du rêve de Léhi où il voit un arbre « dont le fruit [est] désirable pour rendre heureux ». Le fruit de l’arbre était « très doux, au-delà de tout ce [qu’il avait] jamais goûté auparavant » et il « était blanc, au point de dépasser en blancheur tout ce [qu’il avait] jamais vu ». Après avoir pris part au merveilleux fruit, son âme était remplie « d’une joie extrêmement grande » (1 Néphi 8:10–12).
Léhi a aussi parlé d’une « barre de fer » et d’un chemin s’étendant le long de la berge d’une rivière. La barre aide à rester sur le chemin. Tous deux mènent à l’arbre portant le plus doux et merveilleux fruit blanc.
Au cours de la narration de Léhi, il devient évident qu’atteindre l’arbre n’est pas une tâche facile. Ce n’est ni simple ni aisé. On ne peut pas avancer sur le chemin si l’on se contente de « se prélasser comme dans un fauteuil confortable » (voir 1 Néphi 8:19–33).
À aucun moment dans le rêve de Léhi, quelqu’un n’a été forcé de saisir la barre et de suivre le chemin. Ceux qui désiraient prendre part au fruit devaient être prêts à le faire de leur plein gré. Ils devaient être prêts à déployer toute leur force, leur esprit et leur énergie à la recherche de ce qui leur donnerait une prise plus ferme.
Être capable de tenir continuellement la barre exige que nous expérimentions pleinement l’Évangile de Jésus-Christ, et cela signifie que nous comprenons et intériorisons complètement nos obligations et responsabilités.
Alors que nous nous engageons complètement à faire de ce qui est « vertueux ou aimable, tout ce qui mérite l’approbation ou est digne de louange » une partie de notre vie, notre emprise sur la barre devient plus ferme. Et lorsque les tempêtes s’abattent et que les brouillards des ténèbres nous entourent, nous pouvons résister à la tentation de lâcher prise et de quitter le chemin. Nous sommes capables de tenir fermement la barre jusqu’à ce que nous puissions goûter à ce qui est « le plus grand de tous les dons de Dieu », la vie éternelle (1 Néphi 15:36, D&A 14:7).
Chaque membre de l’église du Christ a la responsabilité de trouver ce qui lui permet d’avoir une prise solide sur la barre. Dallin H. Oaks a averti que nous avons la responsabilité de remplir
notre esprit avec « les choses de l’Esprit », des choses qui enseignent au sujet de Dieu ou promeuvent ce qui lui est agréable, des choses qui sont « vertueu[ses] ou aimables, tout ce qui mérite l’approbation ou est digne de louange ». [Dallin H. Oaks, Pure in Heart, Salt Lake City, Bookcraft, 1988, p. 146]
Nous devons rechercher la sagesse et l’intelligence. Nous devons rechercher « la connaissance par l’étude et aussi par la foi » (Doctrine et Alliances 88:118). Nous devons remplir notre esprit de pensées et d’expressions, d’images, de musique et de livres qui peuvent être jugés dignes de nous rapprocher de l’Esprit du Christ. « Ils sont le pain quotidien de l’âme, les meilleurs amis qu’un homme puisse avoir. […] Ils nous enseignent la meilleure façon de vivre et la façon la plus noble de penser » (Henry Fielding, cité par Hugh B. Brown, The Abundant Life, Salt Lake City, Bookcraft, 1965, p. 112).
Plusieurs personnes, depuis ce pupitre et d’autres nous ont recommandé de remplir notre esprit de bonne musique. Ils ont suggéré que nous ayons un cantique préféré que nous chantons dans notre esprit lorsque les brouillards de ténèbres nous entourent. D’autres ont suggéré que nous mémorisions des poèmes ou des passages d’Écritures dans le même but. Certains ont utilisé des œuvres d’art comme matériel contemplatif pour aider à surmonter l’influence du mal. Toutes ces interventions peuvent aider à combattre l’emprise du mal. Elles orientent notre esprit. Elles nous enrichissent de sagesse.
Nous devons commencer à remplir nos esprits de bonnes choses. Comme Paul l’a dit dans sa lettre aux Thessaloniciens, « retenez ce qui est bon » (1 Thessaloniciens 5:21).
Arthur Henry King, membre émérite de notre faculté, a déclaré dans un discours lors d’un forum en juin 1970 :
Nous avons un message [pour] le monde. Ce message découle de notre foi. Afin de transmettre ce message, nous devons choisir dans le monde les instruments qui nous aideront à exprimer notre foi ; et en même temps, nous devons étudier le monde pour comprendre à quoi nous avons affaire. Cependant, nous devons étudier le monde, non pas du point de vue du monde, car cela serait erroné, mais du point de vue de la perspective que nous avons dans l’Église et en nous-mêmes, qui nous permet de juger clairement et avec conviction. L’une des tâches majeures de notre éducation est certainement d’appliquer les normes de l’Église aux grandes œuvres artistiques de tous les temps afin que nous puissions les juger dans leurs approches de la relation entre Dieu et l’homme.
Le docteur King conclut :
Le Saint-Esprit ne fait pas tout pour nous. Il est là pour nous guider lorsque nous sommes incapables de faire ce qui est nécessaire pour nous-mêmes. C’est à nous, dans notre Église, qu’il incombe de nous éduquer au point de pouvoir découvrir le meilleur de l’art. [Arthur H. King, « Some Notes on Art and Morality », BYU Studies, vol. 11, no 1, automne 1970, p. 48]
« Découvrir le meilleur de l’art » — être dans le monde mais pas du monde. Nous sommes différents. Notre vision de la vie doit être du point de vue de l’Évangile et de ses enseignements. Nous avons en effet un message pour le monde, un message que nous devons intérioriser. Il doit devenir une partie de notre être. Nous devons intérieurement avoir une compréhension de ce que signifie prendre sur nous le nom du Christ. Nous devons être convaincus et certains du message donné par le Sauveur.
Pour « découvrir le meilleur de l’art », nous devons comprendre que « tout ce qui est bien vient de Dieu » et que « l’Esprit du Christ est donné à tout homme afin qu’il puisse discerner le bien du mal » (Moroni 7:12, 16).
Richard L. Evans a déclaré : « Nous sommes la somme de toutes nos actions, attitudes et paroles, de tout ce qui est accumulé dans le corps, l’esprit et la mémoire » (Richard L. Evans, An Open Door, vol. 2 [Salt Lake City: Publishers Press, 1967], p. 100). Ainsi, nous devons continuellement remplir notre corps, notre esprit, et notre mémoire de « tout ce qui est vertueux ou aimable, tout ce qui mérite l’approbation ou est digne de louange ».
Il y a plusieurs années, un de nos garçons aînés, âgé de cinq ou six ans à l’époque, était assis sur le canapé dans notre salon. C’était l’été, à mi-journée, et le soleil brillait à travers nos grandes baies vitrées. Il prenait quelques instants de pause de son jeu pour lire et se reposer. Alors que je le regardais avec le livre ouvert reposant sur ses genoux, il semblait dormir. Pensant qu’il serait plus confortable pour lui de s’allonger, je suis allé vers lui et j’ai commencé à mettre mes bras sous ses jambes et autour de son dos. Alors que je le touchais, il a soudainement bougé et a dit : « Qu’est-ce que tu fais, Papa ? »
En réponse, j’ai dit que j’essayais simplement de le mettre plus à l’aise. De manière très directe, il m’a répondu qu’il n’était pas fatigué et ne voulait pas faire de sieste.
« Qu’est-ce que tu veux dire, mon grand ? Tes yeux étaient fermés et tu semblais dormir. »
« Je ne dormais pas, papa », dit-il. « Je contemplais la pluie. »
« Contempler la pluie. » Le livre parlait de pluie. Ce jeune garçon avait combiné ses expériences en matière de pluie avec ce qu’il avait lu. Dans son esprit, malgré le fait que le soleil brillait avec éclat à travers les fenêtres, il « contemplait la pluie ». Il avait intériorisé le message. Ce dernier était devenu une partie de lui, à tel point que lorsqu’il le voulait, il pouvait se rappeler et visualiser dans son esprit l’expérience de la pluie.
Au cours d’une expérience d’étude à l’étranger à Londres en 1991, nous avons visité plusieurs des grands musées d’art d’Europe. C’est alors que ma collection de diapositives de peintures représentant des événements de la vie du Sauveur a commencé. Beaucoup de ces peintures m’ont permis de représenter visuellement le texte écrit. Elles ont donné à mon imagination la possibilité de voir à quoi certaines scènes auraient pu ressembler. Ce sont des images d’un instant suspendu dans le temps, vues à travers les yeux de l’artiste. Elles ont, selon les paroles de Boyd K. Packer, « un sens de la propriété spirituelle » (Boyd K. Packer, « Les arts et l’Esprit du Seigneur », Speeches of the Year, 1976, Provo (Utah), Brigham Young University Press, 1977, p. 278-361).
Tout comme notre jeune fils « contemplait la pluie » après avoir lu un livre, les œuvres d’art peuvent nous donner l’occasion de visualiser des événements particuliers dans la vie du Sauveur avec plus de profondeur et de compréhension. Les œuvres d’art peuvent littéralement donner vie aux passages scripturaires.
À l’origine, les peintures suivantes n’étaient pas destinées à être exposées dans le cadre du Marriott Center. Elles étaient plutôt destinés à des environnements dans lesquels ceux qui les regarderaient pouvaient se tenir près d’eux et se prélasser dans leur affichage visuel. Certaines étaient destinées à des monastères ou à des chapelles, d’autres à de petites salles dans lesquelles des personnes se rassemblaient pour le culte et la contemplation, d’autres étaient destinés à une exposition personnelle ou privée. Elles ont toutes été peintes avec l’idée d’attirer le spectateur dans une scène et de lui donner plus d’empathie. Elles ont toutes été conçues pour aider à une meilleure intériorisation individuelle du sujet représenté.
[Diapositive 1] Surprise en adultère — Bruce Hixon Smith
Tôt le matin, Jésus est allé dans le temple. Jean écrit que
tout le peuple vint à lui. S’étant assis, il les enseignait.
Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère ; et, la plaçant au milieu du peuple,
ils dirent à Jésus : Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère.
Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes : toi donc, que dis-tu ? [Jean 8:2-5]
C’est ce moment que Bruce Hixson Smith de notre faculté essayait de mettre en image dans son œuvre Surprise en adultère (dans la collection personnelle de Bruce L. Christensen). Frère Smith l’a décrit ainsi : « La peinture […] fait implicitement référence à la méchanceté et à l’insensibilité des accusateurs ; cependant, pour moi, la peinture réaffirme avant tout la foi en la repentance et renforce ma volonté de me repentir. Elle illustre la compréhension parfaite de notre Sauveur et confirme sa persuasion bienveillante et clémente. »
Le professeur Smith a délibérément pris la peine de ne pas peindre cette scène dans un style réaliste. Au contraire, le spectateur doit faire appel à son imagination. La « méchanceté et l’insensibilité des accusateurs » sont là, mais elles ne sont pas servies sur un plateau. L’on doit solliciter son esprit. L’on doit s’appliquer et découvrir ce que l’artiste cherche à illustrer.
Pendant un certain temps, la peinture Surprise en adultère était exposée dans le bureau du doyen Bruce Christensen. En passant près de sa porte ouverte, elle était en pleine vue. Il m’était toujours difficile de passer devant son bureau sans contempler la peinture et penser à la réponse du Sauveur aux scribes et aux pharisiens : « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. » Son exhortation à la femme : « Va, et ne pèche plus », et le récit selon lequel « elle glorifia Dieu à partir de cette heure, et croyait en son nom », m’ont toujours donné raison d’espérer et de savoir la direction que je devrais prendre lorsque je pèche et que je passe par le processus de repentance (Jean 8:7, 11 ; TJS Jean 8:11).
Fermez les yeux, méditez sur le passage scripturaire, permettez-vous de visualiser le moment à travers les yeux de l’artiste : toutes ces actions vous permettront de mieux comprendre, envisager et intérioriser les leçons enseignées par le Sauveur. Vous allez en effet « contempler la pluie ».
[Diapositive 2] Crucifixion — Francisco de Zurbarán
En 1627, Francisco de Zurbarán a peint Crucifixion (dans la collection de l’Art Institute of Chicago) pour le monastère de San Pablo el Reale à Séville, en Espagne. Loin d’être une œuvre qui permet aux yeux de se prélasser comme dans un fauteuil confortable, Crucifixion offre au spectateur une représentation réaliste de l’horreur de la crucifixion selon Zurbarán : les clous enfoncés dans les mains et les pieds, la lance transperçant le côté du Sauveur, et l’agonie de la mort. La crucifixion n’est pas un spectacle plaisant, mais elle fait partie de ce que nous devons intégrer dans notre processus de visualisation. Cela a eu lieu. Le Christ a été cloué sur la croix. Mais il y avait un but. Eliza R. Snow a écrit :
Voyez : il meurt, le Rédempteur,
Il nous délivre du malheur,
Il meurt pour nous, pour nos péchés,
Vivons par lui, dans sa clarté.
Tandis qu’on raille ses douleurs,
Son corps meurtri, son sang, ses pleurs,
Son divin front est couronné,
Par les épines déchiré.
Pendant qu’il souffre sur la croix,
Sans murmurer, il suit la loi.
Obéissant à Dieu toujours
Il accomplit le plan d’amour.
. . .
Il mourut ; scène de terreur !
Le soleil cacha sa lueur ;
La terre trembla et tout gémit,
En frémissant : « Un Dieu périt ! »
[« Voyez: Il meurt, le Rédempteur », Cantiques, 1985, no 115] [N.D.T. : Ce dernier couplet n’existe pas dans la version française officielle.]
Une capture d’un moment précis. Pouvez-vous voir le soleil cacher sa lueur, la terre trembler, et toute la nature gémir ? Pouvez-vous « contempler la pluie », le tonnerre, et la foudre tandis que le Fils de Dieu est crucifié?
[Diapositive 3] Thomas, l’incrédule — Michelangelo da Caravaggio
Suite à sa résurrection, le Christ est apparu à ses disciples. Thomas, l’un d’eux, n’était pas avec eux. Suite à l’apparition, les disciples ont dit à Thomas :
Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. [Jean 20:25]
Huit jours après, lorsque Thomas et les autres disciples étaient rassemblés dans une pièce, les portes étant fermées, Jésus est apparu au milieu d’eux, et a dit : « La paix soit avec vous ! » Il s’est ensuite tourné vers Thomas et lui a dit : « Avance ici ton doigt et regarde mes mains ; avance aussi ta main et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais crois » (Jean 20:26–27).
Le peintre italien Caravage a peint Thomas, l’incrédule en 1604 (dans la collection du Nouveau Palais à Potsdam). La peinture nous permet de visualiser la conversation du Sauveur avec Thomas. Cela nous donne l’occasion de centrer notre esprit sur l’événement et d’internaliser de manière plus complète le reproche du Sauveur : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru » (Jean 20:29).
[Diapositive 4] Thomas, l’incrédule — Guercino
Ce même tableau de Thomas l’incrédule a été reproduit peu de temps après par un autre Italien, connu sous le nom de Guercino.
Aucun de ces deux peintres n’avait l’intention de représenter des événements se déroulant dans une autre partie du monde. Cependant, leurs œuvres nous offrent la possibilité de mieux imaginer et d’intégrer en nous l’apparition du Sauveur ressuscité aux Néphites. Vous vous souvenez de son apparition — après que le soleil avait caché sa lueur dans la honte, que la terre avait tremblé, et que « tout gémit ». Imaginez dans votre esprit le Sauveur disant :
Levez-vous et venez à moi, afin de mettre la main dans mon côté, et aussi afin de toucher la marque des clous dans mes mains et dans mes pieds. […]
Et il arriva que la multitude s’avança et mit la main dans son côté, et toucha la marque des clous dans ses mains et dans ses pieds ; et cela, ils le firent, s’avançant un à un jusqu’à ce qu’ils se fussent tous avancés, et eussent vu de leurs yeux, et touché de leurs mains, et connussent avec certitude […] qu’il était celui à propos duquel les prophètes avaient écrit qu’il viendrait. [3 Néphi 11:14-15]
Une autre capture figée dans le temps. Pouvez-vous vous imaginer être là à ce moment ? Voyez-vous le Sauveur leur demander de se lever ? Pouvez-vous imaginer placer vos mains dans son côté et toucher les marques des clous dans ses mains ? Pouvez-vous « contempler la pluie » ?
[Diapositive 5] La Première Vision — Minerva Teichert
Minerva Teichert est née à Ogden en Utah, en 1888. Elle a étudié à l’Art Institute of Chicago de 1908 à 1912. Dans les années 1930, pendant sa période la plus productive, sa première priorité était de peindre l’histoire des Mormons. Pour elle, la peinture était un moyen de témoigner de sa foi en Christ et de son Église rétablie sur terre par le prophète Joseph Smith. Cette peinture représentant l’apparition du Père et du Fils à Joseph est actuellement exposée dans le bâtiment Joseph Smith de notre campus (La Première Vision, peinte pour le tabernacle SDJ à Montpelier en Idaho). Malheureusement, elle est exposée dans un endroit qui n’est pas entièrement favorable à une contemplation personnelle. Cependant, en observant le tableau, l’on devrait avoir à l’esprit l’expérience que ce tableau tente d’illustrer.
Mais comme je luttais de toutes mes forces pour implorer Dieu de me délivrer de la puissance de cet ennemi qui m’avait saisi et au moment même où j’étais prêt à sombrer dans le désespoir […] Je vis exactement au-dessus de ma tête, une colonne de lumière, plus brillante que le soleil, descendre peu à peu jusqu’à tomber sur moi.
[…] Quand la lumière se posa sur moi, je vis deux Personnages dont l’éclat et la gloire défient toute description, et qui se tenaient au-dessus de moi dans les airs. L’un d’eux me parla, m’appelant par mon nom, et dit, en me montrant l’autre : Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoute-le ! [Joseph Smith—Histoire 1:16–17 ; accentuation dans l’original]
Dans vos instants de silence, pouvez-vous imaginer la force de l’ennemi ? Pouvez-vous imaginer le sentiment de désespoir du prophète ? Pouvez-vous voir la colonne de lumière descendre sur lui ? Pouvez-vous voir « l’éclat et la gloire » des personnages célestes qui lui sont apparus ? Pouvez-vous « contempler la pluie » ?
La musique est l’un des domaines les plus influents et puissants des arts. Elle peut nous rapprocher de l’Esprit, c’est-à-dire l’Esprit du Christ et du Saint-Esprit. Ou elle peut nous rapprocher de cet esprit qui nous incite à faire et à dire ces choses qui ne sont pas de Dieu. Elle a le pouvoir de persuader l’humanité de faire le mal, ou elle peut nous aider à croire plus profondément en Christ. Elle peut en effet être un grand don pour le bien. Nous avons la responsabilité d’intérioriser le genre de musique qui nous aidera à devenir un enfant du Christ.
La musique est le pouvoir de l’émotion exprimée dans le son. Elle peut enrichir notre être intérieur. Elle peut nous aider à « contempler la pluie » de manière plus claire et vive.
À mon arrivée à la mission de l’est du Canada, j’ai été affecté à Ottawa avec Elder Gary Heiner. Elder Heiner n’a pas perdu de temps à m’impliquer dans le travail. Le soir de mon premier jour, nous avons rendu visite à une certaine Mme Groves. Le souvenir de ce soir-là est si clair dans mon esprit que je m’en souviens comme si c’était hier. Nous sommes entrés chez elle, Elder Heiner a donné la première discussion, puis il a rendu son témoignage. Il s’est alors tourné vers moi et m’a dit : « Elder Randall, pouvez-vous rendre votre témoignage s’il vous plaît? » Oh, comme j’avais envie de témoigner en jouant du piano. J’aurais trouvé cela tellement plus facile. J’avais eu beaucoup plus d’expérience en jouant devant des gens qu’en leur rendant mon témoignage, surtout à des inconnus. Eh bien, il n’y avait pas de piano disponible cette nuit-là, et j’ai trouvé nécessaire de partager verbalement avec Mme Groves mon témoignage du prophète Joseph Smith et du Rétablissement.
Cependant, j’ai maintenant l’opportunité, avec mon collègue professionnel Robin Hancock, de vous offrir une expression de témoignage : « Je sais qu’il vit mon Rédempteur » L’arrangement a été fait par Larry Beebe. Pendant que vous écoutez, permettez-vous de contempler les paroles du cantique et de visualiser le Sauveur ressuscité dans toute sa gloire et sa majesté.
Ne vous permettez pas de vous prélasser comme dans un fauteuil confortable, ni d’être comme la vache décrite par Hugh B. Brown, debout sur la colline en mâchant son foin, « totalement indifférente au magnifique coucher de soleil à l’ouest » (Hugh B. Brown, The Abundant Life, p. 262). Soyez disposés à rechercher « tout ce qui est vertueux ou aimable, tout ce qui mérite l’approbation ou est digne de louange ». Soyez disposés à remplir continuellement votre esprit de ce qui vous rapprochera de l’Esprit du Christ et vous aidera à résister à la tentation à chaque instant. Soyez prêts à remplir votre esprit de ce qui vous permettra de « contempler la pluie » plus clairement. Ce faisant, vous créerez un bouclier dans votre esprit qui vous aidera à vous éloigner de la tentation et à vous rapprocher de Dieu et de son Fils Jésus-Christ.
Dieu vit. Ceci est son église. Nous vivons à une époque où il y a des prophètes, des prophètes qui représentent le Seigneur Jésus-Christ. Puissions-nous chercher continuellement à accomplir sa volonté, afin qu’un jour nous puissions revenir en sa présence, je prie au nom de Jésus Christ. Amen.
© Brigham Young University.
David M. Randall était professeur de musique à BYU lorsqu’il a prononcé ce discours le 16 septembre 1997.