En examinant les souvenirs que vous avez mis dans votre livre de vie, trouverez-vous ceux prescrits par le Seigneur d’être obéissant à ses lois ?
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Cet été, j’ai atteint l’une de ces étapes importantes de ma vie, dictées par le temps : j’ai fêté mon soixante-dixième anniversaire. La famille a pensé que c’était un événement si spécial qu’elle a décidé d’organiser une fête d’anniversaire et d’inviter toute la famille proche à y participer. Mon frère a estimé que c’était suffisamment important pour faire tout le trajet depuis Seattle pour être avec nous. Un autre est venu de Cache Valley. Mes sœurs étaient déjà à Salt Lake City et c’étaient elles, avec ma femme, qui avaient organisé la fête.
Là, en présence de ceux qui comptent le plus pour moi, ma famille, j’ai passé une soirée très agréable. Nous avons tous passé une bonne soirée. Parmi les personnes présentes, il y avait ma femme, mes enfants et tous mes petits-enfants sauf un qui est en mission, mes deux sœurs, mes deux frères et leurs épouses, ainsi que mes nièces et neveux. La soirée a été remplie d’histoires et d’événements qui ont fait remonter un flot de souvenirs.
Tout a commencé lorsque ma sœur m’a rappelé mon âge en me racontant cette petite histoire : « Tu te souviens quand tu es rentré à la maison après ta mission et que tu as été invité à un entretien d’après-mission avec Levi Edgar Young, l’un des présidents du premier collège des soixante-dix ? »
À cette époque, le nombre de missionnaires était si petit que ceux qui rentraient avaient un entretien avec une Autorité générale. À la fin de l’entretien, on m’a demandé de rentrer chez moi et de dire à mon président de pieu que je devais être ordonné soixante-dix. Plein d’orgueil, je suis rentré chez moi et j’ai informé mon président de pieu des consignes que j’avais reçues. Il se trouve que le président de pieu était mon père. Il n’a jamais agi selon cette directive : je n’ai jamais été ordonné soixante-dix.
Cela m’a laissé perplexe et j’ai demandé à ma mère pourquoi mon père n’avait jamais suivi cette instruction. Ma mère m’a donné un sage conseil. Elle m’a dit : « Ne t’inquiète pas. C’est ton président de pieu et il sait quel appel est le bon pour toi. » Peu de temps après, j’ai été appelé à la présidence des Jeunes gens de pieu, ce qui m’a amené à rencontrer une belle jeune femme qui est rapidement devenue mon épouse. Ma sœur m’avait rappelé un souvenir très agréable. Puis elle m’a surpris en me disant : « Tu as quand même fini par atteindre les soixante-dix. »
Enfin, le moment est venu d’honorer la vieille tradition de l’ouverture des cadeaux d’anniversaire. C’est toujours une source de frustration pour ma famille. Que peut-on offrir à un père de mon âge qui a déjà un tiroir rempli de chaussettes neuves et inutilisées, des chemises blanches encore emballées dans du plastique et quatre étagères remplies de cravates ? Mon fils s’est avancé et m’a dit : « J’ai enfin trouvé le cadeau idéal pour toi » et il m’a tendu une batte de baseball avec une chaussette blanche au bout. Ma première réaction a été : « Une batte de baseball à soixante-dix ans ? »
J’ai enlevé la chaussette blanche et j’ai compris pourquoi c’était un cadeau parfait. Au bout de la batte, il y avait l’inscription « Adirondack, Willie Mays’ Personal Model » [N.D.T. Adirondack, Le modèle personnel de Willie Mays] avec la signature de Willie Mays. Cette batte était un symbole de nombreux souvenirs. Mon esprit a été inondé de souvenirs d’un anniversaire spécial qui avait eu lieu trente ans plus tôt. Nous venions de quitter la Californie pour New York. Nous avions quitté notre équipe de baseball préférée, les Giants de San Francisco, et Willie Mays, qui était, bien sûr, leur star.
Pour cet anniversaire spécial, Willie et les Giants étaient à New York pour jouer contre les Mets. Mon fils avait économisé de l’argent et acheté deux billets comme cadeau d’anniversaire pour moi cette année-là. Je suis rentré tôt du travail ce jour-là pour que nous ayons le temps de faire le long trajet embouteillé en voiture jusqu’au stade des Mets pour le début du match. Nous avons acheté des hot-dogs, du 7UP et du pop-corn et nous nous sommes installés à nos places pour regarder Willie Mays battre les Mets. Le match était à égalité 4 à 4 à la fin de la neuvième manche. Le bilan de Willie était de quatre présences à la batte et aucun coup sûr. J’ai dit à mon fils : « Nous avons un long trajet à faire pour rentrer à la maison et je dois me lever tôt pour prendre le train pour aller en ville pour une réunion. » Sa réponse a été : « Willie ne jouera pas avant la prochaine manche. Regardons-le frapper une fois de plus. » La même réponse est venue après la onzième, la douzième, la treizième et la quatorzième manche, et jusqu’à la vingt-troisième manche. Il était bien plus tard que minuit et le trajet durait plus d’une heure. Chaque fois que je proposais de partir, il me répondait : « Regardons Willie jouer une dernière fois. »
Puis, pendant la première moitié de la vingt-troisième manche, Willie s’est présenté à la batte et a envoyé la balle par-dessus la clôture du champ central. Bien sûr, nous avons aussi regardé la deuxième moitié de la vingt-troisième manche pour être sûrs que les Giants gagneraient 5 à 4. Nous sommes arrivés à la maison à 2h30 du matin. Je n’étais pas au meilleur de ma forme lors des réunions du lendemain, mais j’avais un souvenir durable à chérir. Aujourd’hui, un morceau de bois, cette batte de baseball, trône dans le coin de mon bureau pour me rappeler une relation père-fils spéciale remplie de tant de bons souvenirs.
Je me souviens avoir pris un petit enfant des bras de sa mère, l’avoir porté devant une congrégation de saints et lui avoir donné un nom et une bénédiction paternelle. Comme j’étais reconnaissant d’être digne des clés de la prêtrise qui me qualifiaient pour un privilège aussi spécial. Je me souviens combien c’était important pour moi, le jour de son huitième anniversaire, de pouvoir l’emmener dans les eaux du baptême, puis de l’en faire sortir, en exerçant à nouveau les clés de la prêtrise, le confirmant ainsi membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.
Quatre ans plus tard, un autre souvenir s’est présenté : alors que je servais en tant que membre d’un épiscopat, grâce aux clés de la prêtrise qui m’avaient été confiées, je lui ai imposé les mains, lui ai conféré la prêtrise d’Aaron et l’ai ordonné à l’office de diacre dans cette prêtrise.
C’est ainsi que les choses se sont passées pour les offices de la prêtrise d’instructeur et de prêtre. Il a atteint l’âge de dix-neuf ans tandis que je me retrouvais à occuper l’appel de président de pieu. J’ai pu me charger de conférer la prêtrise de Melchisédek à mon fils et de l’ordonner à l’office d’ancien. Puis j’ai eu le plaisir de le mettre à part comme missionnaire à plein temps et de l’envoyer au Japon pour servir le Seigneur.
Peu de temps après son retour d’une mission réussie, j’ai été appelé à être Autorité générale. Avec cet appel est venu le pouvoir de scellement, qui m’a été conféré. Quelques années plus tard, mon fils et une belle jeune femme se sont agenouillés devant moi dans le saint temple et je les ai scellés ensemble comme mari et femme pour le temps et pour toute l’éternité.
Mais ce n’est pas tout. Peu de temps après, ils étaient tous les deux en route vers l’est, à New Haven, dans le Connecticut, pour aller à l’université. Un soir, j’ai reçu un appel téléphonique de mon fils. Il m’a dit : « Papa, en combien de temps peux-tu arriver à New Haven ? » Je lui ai demandé quel était le problème. Il m’a répondu : « Pas de problème. Je serai appelé à l’épiscopat ce dimanche et je veux que tu m’ordonnes à l’office de grand prêtre. » J’ai donc pris le vol suivant pour New Haven pour créer un autre souvenir unique.
Même après tout cela, ce n’était pas encore fini. Quelques années plus tard, je suis revenu d’une conférence de pieu à laquelle j’avais été assigné et j’ai reçu un autre appel téléphonique. Mon fils m’a dit : « Frère Ashton vient de m’appeler à être président de pieu. Il connaît notre histoire. Il a dit qu’il n’oserait pas m’imposer les mains pour me mettre à part pour le nouvel office. Peux-tu conduire jusqu’à Provo et me mettre à part ? » Quels merveilleux souvenirs de relation père-fils ce morceau de bois me rappelle-t-il !
J’ai appris autre chose au sujet des souvenirs lors d’un récent voyage aux Pays-Bas. Lors d’une de nos réunions, la femme du président de mission parlait de ses instructions aux missionnaires dans lesquelles elle utilisait deux affirmations : « J’aurais aimé le faire » et « Je suis contente de l’avoir fait ». Ce soir, je viens donc vous poser une question au sujet des souvenirs éternels que vous construisez dans votre vie. Sont-ils suivis du commentaire « J’aurais aimé le faire » ou pouvez-vous dire « Je suis content de l’avoir fait » ?
L’un des meilleurs exemples que je puisse trouver dans les Écritures de quelqu’un qui « aurait aimé l’avoir fait » est Alma. Après sa conversion, il s’est lancé dans l’œuvre avec une vigueur et une vitalité considérables, avec courage et détermination pour accomplir ce à quoi il avait été appelé. Le Seigneur lui a donné une autre chance de pouvoir dire : « Je suis content de l’avoir fait. »
Cependant, avant sa conversion miraculeuse, Alma l’Ancien avait de profondes inquiétudes. Il était le chef spirituel des Néphites et savait que beaucoup de jeunes ne croyaient pas en Dieu. Ils ne se feraient pas baptiser et ne se joindraient pas à l’Église. Pire encore, les membres fidèles de l’Église étaient ridiculisés et méprisés par les incroyants, dirigés par son propre fils, Alma. Il faisait tout ce qu’il pouvait pour détruire l’Église.
Alma le Jeune était l’un des plus vils pécheurs. C’était un homme méchant et idolâtre qui constituait un grand obstacle à l’œuvre de Dieu. Lorsque les gens écoutaient ses paroles flatteuses mais fausses, leur foi dans le Seigneur vacillait et Satan commençait à avoir du pouvoir sur eux. Peu à peu, ils s’éloignaient de la vérité. Malgré la méchanceté d’Alma le Jeune, son père l’aimait et n’abandonnait jamais l’espoir que son fils se repente et vive une vie meilleure. Il désirait ardemment voir son fils heureux et fidèle dans l’Église. Avec beaucoup d’autres fidèles, il a prié avec beaucoup de foi pour que, d’une manière ou d’une autre, son fils soit amené à la connaissance de la vérité.
Le jeune Alma avait quatre amis qui étaient les fils du roi Mosiah. Eux aussi étaient méchants. Ils se sont joints à Alma pour parcourir le pays, cherchant à détruire l’Église. Un jour, alors qu’ils étaient engagés dans leurs activités impies, un ange du Seigneur leur est apparu. Quand l’ange a parlé, sa voix a résonné comme le tonnerre et a fait trembler violemment la terre où se tenaient les jeunes hommes. Alma et ses amis ont été si effrayés qu’ils sont tombés par terre. L’ange a ordonné : « Alma, lève-toi et avance-toi, car pourquoi persécutes-tu l’Église de Dieu ? » (Mosiah 27:13).
Alma a obéit, s’est levé et a écouté l’ange. Il lui a été dit que son père avait prié pour lui. L’ange lui a expliqué qu’il avait été envoyé en réponse aux prières ferventes du père d’Alma. L’ange était venu pour convaincre le jeune Alma de la puissance de Dieu, et tandis qu’il parlait, la terre tremblait. Il a demandé à Alma :
Et maintenant, voici, peux-tu contester le pouvoir de Dieu ? Car voici, ma voix n’ébranle-t-elle pas la terre ? Et ne peux-tu pas aussi me voir devant toi ? Et je suis envoyé de la part de Dieu.
Maintenant, je te dis : […] va et ne cherche plus à détruire l’Église, afin que ses prières soient exaucées, et cela, même si tu veux de toi-même être rejeté. [Mosiah 27:15–16]
Après avoir prononcé ces mots, l’ange est parti. Alma et ses amis étaient si étonnés qu’ils sont tombés de nouveau par terre. Ils avaient vu de leurs propres yeux un ange du Seigneur. Ils avaient entendu sa voix et avaient senti le sol trembler lorsqu’il avait parlé. Ils savaient que seule la puissance de Dieu pouvait faire trembler la terre avec une telle violence.
Alma le Jeune était tellement bouleversé par ce qu’il avait vu et entendu qu’il est resté sans force pendant plusieurs jours. Il ne pouvait ni parler ni même bouger les bras ou les jambes. Quand ses amis ont vu à quel point il était impuissant, ils l’ont porté chez eux et l’ont déposé devant son père. Alma l’Ancien a été comblé de joie lorsqu’il a appris ce qui était arrivé à son fils. Il savait que ses prières avaient été exaucées et que le Seigneur aidait son fils à connaître la vérité. Il était si heureux qu’il a invité une multitude de personnes à venir voir le résultat de leurs prières.
Puis, Alma l’Ancien a demandé aux membres de la prêtrise de jeûner et de prier pour que le Seigneur ouvre la bouche d’Alma le Jeune afin qu’il puisse parler et aussi pour que ses bras et ses jambes reçoivent leur force. Pendant deux jours et deux nuits, ils ont jeûné et prié. Pendant ce temps, Alma le Jeune est resté étendu, immobile. Il traversait le difficile processus du repentir. Il était tourmenté par ses péchés, se rappelant comment il s’était rebellé contre Dieu. Il s’est rendu compte qu’il avait incité beaucoup de gens à faire le mal. La simple pensée de se tenir devant Dieu tourmentait l’âme d’Alma d’horreur. Il pensait : « Oh ! […] si je pouvais être banni et être anéanti corps et âme, afin de ne pas être amené à me tenir en la présence de mon Dieu pour être jugé de mes actions ! » (Alma 36:15).
Reconnaître tous ses péchés a été une expérience douloureuse et angoissante. Il était profondément triste et honteux. Au milieu de tout ce désespoir, le jeune Alma s’est rappelé que son père avait dit que le Christ viendrait dans le monde et souffrirait pour les péchés de toute l’humanité. Pour la première fois de sa vie, Alma le Jeune a imploré le pardon en s’écriant : « : Ô Jésus, Fils de Dieu, sois miséricordieux envers moi » (Alma 36:18). Finalement, la souffrance d’Alma a été remplacée par un sentiment de joie raffinée lorsqu’il a compris qu’il avait été pardonné. Il savait que le Sauveur l’aimait, et un amour immense pour le Seigneur remplissait toute son âme. On lui avait enseigné un puissant témoignage de la vérité.
Le jeune Alma s’est levé de son lit et a commencé à parler au peuple. Son père a dû être particulièrement ému de l’entendre dire : « Je me suis repenti de mes péchés, et j’ai été racheté par le Seigneur ; voici, je suis né de l’Esprit. » (Mosiah 27:24). Il a rendu témoignage au peuple, disant que bien qu’il ait auparavant rejeté Jésus, il savait maintenant que Jésus était le Fils de Dieu et le Rédempteur du monde.
Alma le Jeune et les fils de Mosiah ont changé leur vie. Au lieu d’essayer de détruire l’Église, ils ont parcouru tout le pays pour essayer de réparer les torts qu’ils avaient commis. Les Écritures rapportent ensuite :
Et alors, il arriva qu’Alma commença, à partir de ce moment-là, à instruire le peuple, ainsi que ceux qui étaient avec Alma au moment où l’ange leur apparut, voyageant à travers tout le pays, publiant à tout le peuple les choses qu’ils avaient vues et entendues, et prêchant la parole de Dieu au milieu de beaucoup de tribulations, grandement persécutés par ceux qui étaient incrédules, et frappés par beaucoup d’entre eux.
Mais malgré tout cela, ils apportèrent beaucoup de consolation à l’Église, confirmant sa foi et l’exhortant, avec longanimité et beaucoup de labeur, à garder les commandements de Dieu.
Et quatre d’entre eux étaient les fils de Mosiah ; et ils avaient pour nom Ammon, et Aaron, et Omner, et Himni ; tels étaient les noms des fils de Mosiah.
Et ils voyagèrent à travers tout le pays de Zarahemla, et parmi tout le peuple qui était sous le règne du roi Mosiah, s’efforçant avec zèle de réparer tout le mal qu’ils avaient fait à l’Église, confessant tous leurs péchés, et publiant tout ce qu’ils avaient vu, et expliquant les prophéties et les Écritures à tous ceux qui désiraient les entendre.
Et c’est ainsi qu’ils furent des instruments entre les mains de Dieu pour en faire parvenir beaucoup à la connaissance de la vérité, oui, à la connaissance de leur Rédempteur.
Et comme ils sont bénis ! Car ils publiaient la paix, ils publiaient de bonnes nouvelles ; et ils déclaraient au peuple que le Seigneur règne. [Mosiah 27:32–37]
À partir de ce moment, nous voyons Alma prêcher avec beaucoup de vigueur, ayant le courage de se lever dans des situations dangereuses et de déclarer sa croyance à ceux qui voulaient l’écouter. Il a subi beaucoup de persécutions et d’humiliations à cause du service qu’il rendait pour amener des âmes à notre Seigneur et Sauveur.
En lisant ses expériences missionnaires, nous le trouvons tellement enthousiasmé par le service qu’il rend qu’il souhaiterait presque ne pas connaître les limites de la mortalité pour le restreindre dans son travail. Écoutez maintenant ses paroles :
Oh, que je voudrais être un ange et satisfaire le souhait de mon cœur, d’aller et de parler avec la trompette de Dieu, d’une voix qui fait trembler la terre, et d’appeler tous les peuples au repentir !
Oui, j’annoncerais à toute âme, comme avec la voix du tonnerre, le repentir et le plan de rédemption, afin qu’elle se repente et vienne à notre Dieu, afin qu’il n’y ait plus de tristesse sur toute la surface de la terre. [Alma 29:1–2]
Quel exemple de l’attitude « je suis content de l’avoir fait » !
En remontant à travers l’histoire de l’humanité, si nous pouvions choisir un seul principe qui contribuerait particulièrement aux souvenirs « je suis content de l’avoir fait », quel serait-il ? Je pense que le choix est évident. Ce serait le principe de l’obéissance. Lorsque nos premiers parents terrestres se sont retrouvés chassés du jardin d’Eden dans un monde morne et solitaire, ils ont été confrontés à une nouvelle exigence pesante : gagner leur pain à la sueur de leur front. Accablés par leur nouvelle responsabilité, ils se sont tournés vers le Seigneur. Les Écritures rapportent les résultats de leur requête :
Et Adam et Ève, sa femme, invoquèrent le nom du Seigneur, et ils entendirent la voix du Seigneur venant de la direction du jardin d’Éden, leur parlant, mais ils ne le virent pas ; car ils étaient exclus de sa présence.
Et il leur donna des commandements selon lesquels ils devaient adorer le Seigneur, leur Dieu, et offrir les premiers-nés de leurs troupeaux en offrande au Seigneur ; et Adam obéit aux commandements du Seigneur.
Et après de nombreux jours, un ange du Seigneur apparut à Adam, et lui dit : Pourquoi offres-tu des sacrifices au Seigneur ? Et Adam lui dit : Je ne le sais, si ce n’est que le Seigneur me l’a commandé.
Et alors l’ange parla, disant : C’est une similitude du sacrifice du Fils unique du Père, qui est plein de grâce et de vérité.
C’est pourquoi, tu feras tout ce que tu fais au nom du Fils, tu te repentiras et invoqueras dorénavant Dieu au nom du Fils.
Ce jour-là, le Saint-Esprit, qui rend témoignage du Père et du Fils, descendit sur Adam, disant : Je suis le Fils unique du Père, depuis le commencement, dorénavant et à jamais, afin que de même que tu es tombé, tu puisses être racheté, ainsi que toute l’humanité, tous ceux qui le veulent.
Et ce jour-là, Adam bénit Dieu, fut rempli (du Saint-Esprit) et commença à prophétiser concernant toutes les familles de la terre, disant : Béni soit le nom de Dieu, car à cause de ma transgression, mes yeux sont ouverts, et j’aurai de la joie dans cette vie, et je verrai de nouveau Dieu dans la chair.
Et Ève, sa femme, entendit tout cela et se réjouit, disant : Sans notre transgression, nous n’aurions jamais eu de postérité et nous n’aurions jamais connu le bien et le mal, la joie de notre rédemption et la vie éternelle que Dieu donne à tous ceux qui obéissent. [Moïse 5:4-11]
Il est intéressant de noter la paix et la satisfaction particulières ont rempli l’âme d’Adam et d’Ève une fois qu’ils ont compris le but de leur existence et les règles selon lesquelles ils devaient vivre afin de profiter des bénédictions continuelles du Seigneur.
Il n’y a pas de leçon plus puissante communiquée par le Seigneur par l’intermédiaire de ses prophètes que ce message contenu dans les Doctrine et Alliances :
Il y a une loi, irrévocablement décrétée dans les cieux avant la fondation de ce monde, sur laquelle reposent toutes les bénédictions ;
Et lorsque nous obtenons une bénédiction quelconque de Dieu, c’est par l’obéissance à cette loi sur laquelle elle repose. [D&C 130:20-21]
L’Ancien Testament est rempli d’histoires qui enseignent le principe de l’obéissance. Nous voyons Samuel oindre Saül pour être roi d’ Israël. On lui a alors confié la mission d’aller venger les torts que les Amalécites avaient infligés à Israël. Il devait les détruire complètement, ainsi que tout ce qu’ils possédaient. Saül a marché contre les Amalécites, poursuivant sa mission de destruction. Mais lorsque lui et les armées ont trouvé les beaux animaux qu’ils possédaient, ils n’ont pas pu se résoudre à passer au fil de l’épée de si bons troupeaux. Ils ont donc épargné « les meilleures brebis, les meilleurs bœufs, les bestiaux, les agneaux, et tout ce qu’il y avait de bon » et ont détruit le reste.
L’Éternel adressa la parole à Samuel et lui dit :
Je regrette d’avoir établi Saül pour roi car il se détourne de moi et il n’observe pas mes paroles. Samuel fut irrité et il cria à l’Éternel toute la nuit. […]
Samuel se rendit auprès de Saül et Saül lui dit : Sois béni de l’Éternel ! J’ai observé la parole de l’Éternel.
Samuel dit : Qu’est-ce donc que ce bêlement de brebis qui parvient à mes oreilles et ce mugissement de bœufs que j’entends ? […]
Saül répondit à Samuel : J’ai bien écouté la voix de l’Éternel et j’ai suivi le chemin par lequel m’envoyait l’Éternel, […] et j’ai exterminé les Amalécites ;
mais le peuple a pris sur le butin des brebis et des bœufs, comme prémices de ce qui devait être voué à la destruction, afin de les sacrifier à l’Éternel, ton Dieu, à Guilgal.
Samuel dit : L’Éternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices comme dans l’obéissance à la voix de l’Éternel ? Voici, l’obéissance vaut mieux que les sacrifices et l’observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers.
Car la désobéissance est aussi coupable que la divination, et l’obstination ne l’est pas moins que l’idolâtrie et les théraphim. Puisque tu as rejeté la parole de l’Éternel, il te rejette aussi comme roi.
Alors Saül dit à Samuel : J’ai péché car j’ai transgressé l’ordre de l’Éternel et je n’ai pas obéi à tes paroles ; je craignais le peuple et j’ai écouté sa voix. [1 Samuel 15:9–11, 13–14, 20–24]
L’obéissance permet de créer de bons souvenirs. Le Livre de Mormon regorge de récits des bénédictions qui découlent de l’obéissance aux lois du Seigneur et de la destruction qui accompagne la désobéissance. Il n’y a pas de meilleure preuve que celle qu’on trouve en suivant la famille de Léhi dans son voyage vers la terre promise. L’obéissance apportait des instruments, des outils, de la direction, de la nourriture et la paix à sa famille. La désobéissance apportait le chagrin, la souffrance et le trouble.
La famille a été presque immédiatement mise à l’épreuve dans son obéissance lorsque le père a ordonné à ses fils de retourner à Jérusalem pour récupérer les plaques d’airain contenant les Écritures et la généalogie familiale. Néphi a répondu à la demande de son père en disant :
Et il arriva que moi, Néphi, je dis à mon père : J’irai et je ferai les choses que le Seigneur a commandées, car je sais que le Seigneur ne donne pas de commandements aux enfants des hommes sans leur préparer la voie pour qu’ils puissent accomplir ce qu’il leur commande. [1 Néphi 3:7]
Après deux tentatives infructueuses, ils ont décidé d’agir par la foi, en faisant confiance au Seigneur pour accomplir leur tâche. La troisième tentative a été un succès. Néphi a alors appris une précieuse leçon.
[Voici], le Seigneur fait mourir les méchants pour accomplir ses justes desseins. Il vaut mieux qu’un seul homme périsse que de laisser une nation dégénérer et périr dans l’incrédulité.
Et alors, lorsque moi, Néphi, j’eus entendu ces paroles, je me rappelai les paroles que le Seigneur m’avait dites dans le désert : Si ta postérité garde mes commandements, elle prospérera dans la terre de promission.
Oui, et je pensai aussi qu’elle ne pourrait pas garder les commandements du Seigneur selon la loi de Moïse, si elle n’avait pas la loi.
Et je savais aussi que la loi était gravée sur les plaques d’airain. [1 Néphi 4:13–16]
Pouvez-vous imaginer le sentiment de joie qui a rempli l’âme de Néphi lorsqu’il a remis les annales à son père, et lorsqu’ils les ont examinées et découvert qu’elles contenaient les cinq livres de Moïse ainsi que la généalogie de Léhi ? C’était la preuve qu’il était un descendant de Joseph qui avait été vendu en Égypte. Nous lisons à nouveau la réaction de Léhi lorsqu’il a étudié les plaques d’airain que son fils lui avait remises :
Et alors, lorsque mon père vit toutes ces choses, il fut rempli de l’Esprit et commença à prophétiser concernant sa postérité :
que ces plaques d’airain iraient à toutes les nations, tribus, langues et peuples qui étaient de sa postérité.
C’est pourquoi, dit-il, ces plaques d’airain ne périraient jamais ; et elles ne seraient plus jamais ternies par le temps. Et il prophétisa beaucoup de choses concernant sa postérité.
Et il arriva que jusqu’alors, mon père et moi avions gardé les commandements que le Seigneur nous avait donnés.
Et nous avions obtenu les annales comme le Seigneur nous l’avait commandé et les avions sondées et avions découvert qu’elles étaient désirables, oui, d’une grande valeur pour nous, étant donné que nous pouvions préserver les commandements du Seigneur pour nos enfants. [1 Néphi 5:17–21]
Le Encyclopedia of Mormonism [L’Encyclopédie du mormonisme] déclare :
Dans le contexte de l’Évangile de Jésus-Christ, l’obéissance signifie se conformer à la volonté de Dieu, vivre en accord avec ses enseignements et avec les incitations de son Esprit et garder ses commandements. La désobéissance signifie faire moins [que cela], que ce soit suivre Satan et sa volonté, vivre en accord avec ses propres désirs égoïstes ou être une personne « paresseu[se] » qui doit être « contraint[e] en tout » (D&A 58:26).
L’un des objectifs de Dieu en concevant la vie mortelle pour ses enfants était de « les [mettre] ainsi à l’épreuve, pour voir s’ils fer[aient] tout ce que le Seigneur, leur Dieu, leur commandera[it] » (Abr. 3:25 ; cf. D&A 98:14). Il est nécessaire de réussir un tel test pour progresser et devenir comme Dieu, car nous vivons nous-mêmes en accord avec la loi et les principes de justice (Alma 42:22-26 ; voir Divinité). Ainsi, l’obéissance à la loi divine est essentielle à la progression éternelle, et ceux qui vivent dans l’obéissance dans cette vie « recevront plus de gloire sur leur tête pour toujours et à jamais » (Abr. 3:26). [Encyclopedia of Mormonism, vol. 3 (New York : Macmillan Co., 1992), p. 1020–21]
Nous écrivons tous quotidiennement une nouvelle page dans notre livre de vie. De temps en temps, nous le sortons de l’étagère et examinons ce que nous y avons écrit. Quel genre de souvenirs envahiront votre esprit lorsque vous examinerez les pages de vos écrits personnels ? Combien de pages contiendront la pensée « j’aurais aimé l’avoir fait » ? Y aura-t-il des traces de procrastination et des opportunités spéciales dont vous n’avez pas profité ? Y trouverez-vous des signes de négligence dans le traitement de votre famille, d’amis ou même d’étrangers ? Y aura-t-il des pages marquées de remords résultant d’actes d’injustice et de désobéissance ? Y aura-t-il des actes de malhonnêteté et de manque de confiance ? Y aura-t-il des pages qui montrent un manque de foi et un tournant vers les pouvoirs destructeurs du monde ?
Heureusement, chaque jour apporte une page blanche et propre sur laquelle nous pouvons passer de « j’aurais aimé l’avoir fait » à « je suis content de l’avoir fait » grâce au processus de la prise de conscience, du remords, du repentir et de la restitution. Plus nous essayons d’écrire de nombreuses fois par jour « je suis content de l’avoir fait », plus les « j’aurais aimé l’avoir fait » se perdront dans les recoins de notre esprit. Les sentiments de dépression liés à des actes passés ou à des occasions manquées seront éclipsés par une banque de mémoire remplie d’euphorie, d’enthousiasme et de la joie de vivre.
En examinant les souvenirs que vous avez mis dans votre livre de vie, trouverez-vous ceux prescrits par le Seigneur d’être obéissant à ses lois ? Y aura-t-il des certificats de baptême, des ordinations à la prêtrise pour les prêtres d’Aaron et de Melchisédek pour les hommes et des prix de la quête de l’excellence pour les femmes, et, bien sûr, une lettre de relève honorable d’une mission à plein temps ? Y aura-t-il des recommandations pour le temple, un acte de mariage pour un mariage accompli dans le saint temple, des reçus de dîme et des acceptations des appels de la prêtrise et des auxiliaires ? Certains de ces éléments mentionnés peuvent encore être des espaces vides dans le cadre de vos projets futurs.
Mon conseil pour vous ce soir est de remplir votre banque de mémoire et votre livre de vie avec autant d’activités « je suis content de l’avoir fait » que vous pouvez faire en une seule vie. Le roi Benjamin, dans son grand discours, nous a conseillé sur l’obéissance en disant :
Et de plus, je désirerais que vous méditiez sur l’état béni et bienheureux de ceux qui gardent les commandements de Dieu. Car voici, ils sont bénis en tout, tant dans le temporel que dans le spirituel ; et s’ils tiennent bon avec fidélité jusqu’à la fin, ils sont reçus dans le ciel, afin de pouvoir ainsi demeurer avec Dieu dans un état de bonheur sans fin. Oh ! souvenez-vous, souvenez-vous que ces choses sont vraies ; car le Seigneur Dieu l’a dit. [Mosiah 2:41]
Nous espérons et prions que chacun de nous trouve dans sa vie l’engagement et la discipline nécessaires pour rechercher les expériences positives qui nous mèneront à la liberté et à la vie éternelle. Je vous témoigne que Dieu vit. C’est en conformant notre vie à sa loi que nous trouverons le vrai bonheur ici-bas et des opportunités éternelles dans la vie à venir. Je le dis au nom de notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ. Amen.
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L. Tom Perry était membre du Collège des douze apôtres de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours quand il a prononcé ce discours lors d’une réunion spirituelle de l’Université de Brigham Young, le 1er novembre 1992.