Le message du Seigneur pour vous aujourd’hui est le même que celui qu’il a envoyé par l’intermédiaire de ses anges il y a si longtemps : « Ne craignez point. » Il peut dire cela parce qu’il en sait plus que nous. Il voit ce que nous ne pouvons pas voir. Il sait ce qui va arriver et, dans l’ordre éternel des choses, ce n’est pas aussi grave que nous le pensons.
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Je suis reconnaissant d’être avec vous en cette froide matinée de décembre. Je prie pour que la chaleur de l’Esprit nous bénisse afin que nous soyons édifiés pendant les quelques instants que nous passons ensemble.
Aujourd’hui, je voudrais vous parler de la plus grande histoire jamais racontée – et de l’un de ses thèmes les moins évidents, mais les plus importants. Vous pourriez probablement réciter une grande partie de cette histoire par cœur. Elle occupe à peine plus d’une page des Écritures. Elle commence par le devoir familier de payer des impôts. Elle se poursuit par un voyage qui n’était pas inhabituel à l’époque. L’intrigue se corse lorsqu’il n’y a plus de place « dans les salles des hôtes¹ » ; elle culmine lorsque le Fils de Dieu naît de Marie, une vierge, « vase précieux et élu² ».
Nous savons peu de choses sur les personnes réelles et peu de détails sur les véritables événements. Et pourtant, quel que soit le nombre de fois que nous lisons l’histoire du premier Noël, il semble qu’il y ait toujours quelque chose de nouveau à apprendre. C’est parce que, comme l’ont enseigné les prophètes, « la parole de Dieu est vivante³ ». Elle prend un sens nouveau et plus profond chaque fois que nous sommes spirituellement prêts à la recevoir.
Ce qui me frappe dans le récit de la naissance du Sauveur, c’est qu’à quatre reprises, un ange est apparu avec le message de ne pas craindre.
Lorsque l’ange Gabriel est apparu à Zacharie pour lui annoncer que sa femme allait mettre au monde un fils, précurseur du Messie, il lui a dit : « Ne crains pas, […] car ta prière a été exaucée⁴. »
Plus tard, le même ange rendit visite à Marie, « vierge d’une très grande beauté⁵ », pour lui annoncer qu’elle serait la mère du Fils de Dieu, et la rassura par des paroles similaires : « Ne crains pas, Marie ; car tu as trouvé grâce devant Dieu⁶. »
Peu après, un ange apparut en songe à Joseph, le charpentier, et lui dit : « Ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme⁷. »
Puis, en cette nuit sainte, alors que toute l’éternité observait dans un silence respectueux, l’ange apparut à d’humbles bergers qui veillaient sur leur troupeau. Les bergers, qui « furent saisis d’une grande frayeur⁸ », entendirent l’ange proclamer : « Ne craignez point ; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie⁹. »
Une grande partie de ce qui s’est passé pendant ces moments cruciaux du récit de la nativité dépendait du courage de personnes comme Zacharie, Marie, Joseph et les bergers. Dieu avait confié une tâche monumentale à chacun d’entre eux ; leurs vies étaient sur le point de changer à jamais. Imaginez qu’ils se soient laissé envahir par la peur. Et s’ils avaient reculé, douté et échoué à faire ce que Dieu attendait d’eux ?
Ce thème moins évident du récit du premier Noël m’intrigue parce que, comme vous, j’ai des peurs et j’ai parfois besoin qu’on me rappelle de ne pas avoir peur. Je ne sais pas quelles sont vos peurs. Comme Zacharie, qui craignait de ne jamais avoir d’enfants, vous avez peut-être des craintes au sujet de votre famille. Ou peut-être que votre crainte n’est pas de ne pas avoir d’enfants, mais d’en avoir, et que vous devrez élever dans un monde toxique et de plus en plus hostile aux familles. Comme Marie, vous avez peut-être une mission ou une responsabilité qui semble dépasser vos capacités. Comme Joseph, vous craignez peut-être de vous marier — ou de ne jamais vous marier. Comme les bergers, vous pouvez être « très effrayé » lorsque votre vie paisible et simple est perturbée parce que Dieu a des projets pour vous qui sont plus grands que ceux que vous avez pour vous-même.
La vie offre d’innombrables occasions d’avoir peur. Nous pouvons craindre ce que les gens pensent de nous. Nous pouvons craindre l’échec ou le rejet. Nous pouvons avoir peur des changements que nous savons devoir faire dans notre vie. Ou peut-être avons-nous simplement peur des examens finals de la semaine prochaine. Nous pouvons être confrontés à l’échec ou au rejet et nous demander si nous avons les capacités nécessaires à la réussite. Nous pouvons avoir des craintes financières, des craintes concernant nos études et notre carrière, ou des craintes concernant les discours en public, les serpents ou les araignées. Oui, nous vivons dans un monde magnifique, mais il peut être effrayant !
Je crains que beaucoup d’entre vous ne soient venus ce matin pour être édifiés et inspirés, et que je ne sois allé vous effrayer ! Je ne suis pas venu ici pour vous effrayer, et vous n’êtes pas venus ici pour qu’on vous rappelle vos peurs. Nous aspirons tous à plus de paix et de force divines au milieu des tensions et des difficultés de la vie.
Le message du Seigneur pour vous aujourd’hui est le même que celui qu’il a envoyé par l’intermédiaire de ses anges il y a si longtemps : « Ne craignez point. » Il peut dire cela parce qu’il en sait plus que nous. Il voit ce que nous ne pouvons pas voir. Il sait ce qui va arriver et, dans l’ordre éternel des choses, ce n’est pas aussi grave que nous le pensons. Il sait que nous pouvons y faire face avec son aide parce qu’il sait comment nous fortifier et nous aider¹⁰.
Surtout, il nous dit de ne pas avoir peur, car il sait que la peur nous paralyse. Elle nous empêche de connaître et de faire sa volonté, d’accepter ses bénédictions, son amour et sa lumière, et d’accomplir ses desseins. Le président Howard W. Hunter a dit : « La peur est l’une des principales armes de l’arsenal que Satan utilise pour rendre l’humanité malheureuse. Celui qui a peur perd des forces pour le combat de la vie dans la lutte contre le mal. C’est pourquoi la puissance du malin cherche toujours à susciter la peur dans le cœur des hommes. […] Un peuple timide et craintif ne peut pas bien effectuer son travail, et il ne peut pas du tout faire l’œuvre de Dieu. Les saints des derniers jours ont une mission à remplir qui leur est divinement assignée et qui ne doit tout simplement pas être dissipée dans la peur et l’anxiété¹¹. »
Satan veut que nous cédions à la peur. Dieu veut que nous nous accrochions à l’espoir.
L’une de mes écritures préférées est 2 Timothée 1:7. Nous lisons : « Car ce n’est pas un esprit de timidité [crainte] que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, un esprit d’amour et un esprit [sain]. » [N.D.T : traduction littérale de la version de la Bible du roi Jacques en anglais]. En utilisant ces mots comme cadre, explorons ensemble comment la force, l’amour et la sagesse servent d’antidotes à la peur.
La puissance
Tout d’abord : « Car ce n’est pas un esprit de [crainte] que Dieu nous a donné, mais un esprit de force. »
Cet « esprit de force » n’est pas le type de force du monde. Le Seigneur et le peuple de son alliance ne fonctionnent pas de la même manière que le monde. Le monde nous dit que le pouvoir vient de la richesse ou de la popularité et que la vie est une compétition dans laquelle nous avançons devant les autres en acquérant plus ou en brandissant des mots ou des armes de destruction.
La voie du Seigneur est plus profonde, plus élevée et plus sainte. Son pouvoir est régi « par la longanimité, par la gentillesse et la douceur, et par l’amour sincère, par la bonté et la connaissance pure¹² ». Là où le pouvoir du monde dépend de démonstrations spectaculaires, le pouvoir du Seigneur se distille sur nous « comme la rosée des cieux¹³ », miraculeusement, mais tranquillement et humblement. Là où le pouvoir du monde est réservé à quelques privilégiés, le pouvoir du Seigneur est accessible à tous. Il se manifeste dans les ordonnances de la prêtrise¹⁴. Nous y accédons en contractant et en respectant des alliances sacrées. Nous l’entretenons par la prière sincère, le jeûne et le festin « des paroles du Christ¹⁵ ».
Vous connaissez peut-être quelqu’un qui possède ce genre de pouvoir et qui semble donc n’avoir peur de rien. Il s’agit probablement d’une personne qui serait jugée faible selon les critères du monde, mais dont le pouvoir spirituel est indéniable.
Mon père, qui est mort dans un accident il y a près de trente ans, était un tel homme. Aujourd’hui encore, je rencontre des gens qui me disent : « C’était l’homme le plus gentil que j’aie jamais connu. » Il travaillait dans une aciérie, ce qui n’est pas la profession la plus glamour ou la plus prestigieuse, et j’ai honte de dire que lorsque j’étais jeune, j’aurais aimé qu’il soit plus intelligent, plus cool, plus riche. Heureusement, j’ai grandi depuis et aujourd’hui, il n’y a personne que j’admire plus que lui.
Je doute qu’aucun d’entre vous n’ait jamais passé une journée dans une aciérie, mais disons que ce n’est pas l’environnement le plus calme ou le plus propre qui soit. Le pouvoir, dans ce milieu, s’affirme généralement par la rudesse et le langage cru. Et pourtant, mon père, au cours des trois décennies qu’il a passées à l’aciérie, n’a jamais juré ni prononcé un mot désobligeant. Il n’a même jamais élevé la voix. Après sa mort, ses collègues nous ont dit qu’ils pouvaient toujours compter sur lui pour être agréable et positif, quelles que soient les circonstances. Nous avons trouvé dans son panier repas plusieurs brochures de l’Église qu’il étudiait fidèlement pendant sa pause déjeuner et qu’il partageait souvent avec ses collègues, dont beaucoup sont devenus actifs dans l’Église grâce à sa bonté et à son exemple.
C’est un pouvoir sans peur. C’est le genre de pouvoir qui vient à ceux qui font confiance en Dieu et qui ont foi en Jésus-Christ, la foi de faire les choses à sa manière, même si elle diffère de celle du monde. Cette foi est plus qu’une simple pensée positive ou qu’un discours de motivation. Comme l’a enseigné le prophète Joseph, la foi est un pouvoir¹⁶. La foi nous inspire et nous permet de faire des choses remarquables et courageuses que nous ne pourrions pas faire autrement. En vérité, ce type de foi nous donne la puissance et la confiance qui nous rendront « grande[s] en la présence de Dieu¹⁷ » et de tous les hommes.
Si vous avez peur parce que vous vous sentez impuissant, je vous invite à vous tourner vers le Seigneur. Puisez dans la puissance des alliances que vous avez conclues et que vous gardez. Faites confiance à la puissance de Dieu, car elle est plus puissante que toute autre puissance sur terre. Les paroles de Dieu à l’ancien Israël sont aussi ses paroles à vous : « Je suis l’Éternel, ton Dieu, Qui fortifie ta droite, Qui te dis : Ne crains rien, Je viens à ton secours¹⁸. »
L’amour
L’amour vient ensuite dans la liste des vertus de Paul qui bannissent la peur. Comme Paul et Mormon l’ont enseigné : « L’amour parfait bannit toute crainte¹⁹ ». Quiconque a servi une mission sait de quoi je parle. Une mission à plein temps, si l’on y réfléchit bien, serait une expérience terrifiante s’il n’y avait pas l’amour – l’amour pour Dieu et pour ses enfants. Mais des dizaines de milliers de jeunes hommes et de jeunes femmes, dont beaucoup d’entre vous, servent chaque année parce que Dieu leur a accordé le don de l’amour du Christ.
Nous connaissons tous de jeunes missionnaires qui ne savaient même pas épeler Guatemala (et encore moins le trouver sur une carte) lorsqu’ils ont été appelés en mission. Mais à leur retour, ils avaient le drapeau guatémaltèque accroché au mur de leur chambre et des souvenirs du peuple guatémaltèque bien-aimé dans leur cœur. Certains missionnaires reçoivent ce don d’amour avant même de partir ; d’autres ne le découvrent qu’après des mois de service. Mais chaque missionnaire doit, à un moment ou à un autre, apprendre à aimer les gens, faute de quoi sa mission sera misérable.
C’est la plus grande leçon que j’ai apprise lorsque j’étais missionnaire en Argentine, il y a de nombreuses années. Tout au long de ma mission, j’ai fait de mon mieux et nous avons eu la bénédiction de réussir, mais ma première année était différente de la deuxième. La première année, mes motivations n’étaient pas totalement pures. Je voulais être en tête de la mission en termes de baptêmes, gravir les échelons de la mission et impressionner les autres. Heureusement, j’ai été muté avec un collègue plus consacré, qui m’a montré comment aimer et apprécier davantage les gens, comment les servir avec le cœur et l’âme, et comment m’oublier pour travailler avec amour. Mon objectif et mes motivations ont changé, j’ai vraiment eu un nouveau cœur, et je suis rentré chez moi différent de ce que j’étais à mon départ.
L’exemple le plus étonnant du pouvoir de l’amour pour vaincre la peur est peut-être celui des fils de Mosiah et de leur remarquable mission auprès des Lamanites. Je ne pense pas que nous apprécions pleinement leur courage. Les Lamanites n’étaient pas simplement apathiques à l’égard de l’Évangile ; ils étaient ouvertement hostiles. Ils étaient des ennemis jurés qui tuaient régulièrement les Néphites simplement parce qu’ils étaient Néphites. Ils n’étaient pas vraiment des amis de l’église enthousiastes ! Alors pourquoi les fils de Mosiah l’ont-ils fait ?
« Ils désiraient que le salut fût annoncé à toute la création, car ils ne pouvaient pas supporter qu’une seule âme humaine pérît ; oui, la pensée même qu’une âme dût endurer le tourment éternel les faisait frémir et trembler²⁰. »
Leur amour intense était si puissant qu’ils devaient tout simplement partager l’Évangile avec tout le monde. Ils ne pouvaient pas supporter de ne pas le faire. Lorsque nous aimons avec ce genre de force et de sincérité, nous surmontons la peur.
Bien sûr, l’amour vainc la peur, non seulement dans le travail missionnaire, mais aussi dans tous les aspects de la vie. Lorsque le jeune Gordon B. Hinckley et Marjorie Pay étaient fiancés, Gordon commença à s’inquiéter des réalités économiques du mariage dans les années 1930, marquées par la dépression. Il appela sa fiancée et lui dit qu’il fallait qu’ils parlent. Ils convinrent de se retrouver pour déjeuner. Il lui dit : « Il faut que tu saches que je n’ai que 150 dollars à mon nom. » Il ajouta qu’il ne gagnait que 185 dollars par mois. Marjorie apaisa ses craintes par sa réponse inattendue et optimiste : « Oh, ça va très bien se passer ; si tu as 150 dollars, c’est parfait ! »
En repensant à ses pensées de ce jour-là, Marjorie a dit : « J’avais espéré un mari et maintenant je recevais 150 dollars aussi²¹ ! » L’amour et la foi de sœur Hinckley lui ont permis de « ne pas avoir peur » alors qu’ils commençaient leur vie ensemble, un mariage qui allait devenir près de sept décennies d’amour, de foi et de service.
L’amour donne un sens à la vie, même dans ses incertitudes. C’est ce qui nous permet de continuer lorsque nous avons envie d’abandonner ; c’est ce qui nous permet de nous lever le matin et de faire de beaux rêves le soir. L’amour est l’essence même de l’Évangile de Jésus-Christ. Il n’a ni fin ni limite. Il demeure quand tout le reste échoue. L’amour n’abandonne jamais et ne s’épuise jamais ; il endure et surmonte tout simplement. En effet, il « ne périt jamais²² ».
Nous ne pouvons pas nous tourner vers le monde pour trouver ce type d’amour. Il suffit d’examiner la façon dont la culture populaire utilise le terme « amour » pour se rendre compte que Satan n’a rien compris. Les contrefaçons de l’amour glissent toujours rapidement vers un égoïsme à peine voilé, la luxure, l’orgueil et même la haine.
Dieu, en revanche, non seulement comprend l’amour, mais il est amour²³. En fait, nos expressions d’amour ne sont que des échos et des approximations de l’amour continu et illimité de Dieu. Nos efforts pour nourrir l’amour échoueraient s’il n’y avait pas d’infusions d’amour divin en cours de route. En fin de compte, tout amour vient de Dieu. Plus nous le chercherons, plus nous sentirons son amour opérer un changement puissant dans nos cœurs, et dans les cœurs de ceux que nous aimons. Que pouvons-nous craindre lorsque nous sommes remplis d’un tel amour ?
Il y a plusieurs années, par une froide nuit d’hiver, certains membres de notre famille élargie se sont portés volontaires pour servir le dîner dans un refuge pour sans-abri pendant la période de Noël. Au début, certains des plus jeunes enfants ont été un peu effrayés par la vue, les odeurs et les bruits du centre d’hébergement. Ils n’avaient jamais été aussi proches d’une telle détresse. Mais avec le temps, un petit miracle de Noël s’est produit.
Alors que nous servions le repas chaud, nous avons tous commencé à interagir avec les sans-abri. Nous avons échangé des sourires, des rires et de petites conversations. Puis les chants ont commencé. Personne ne se souvient vraiment qui a commencé à chanter en premier, peut-être l’un des résidents ou l’un des enfants, mais très vite, tout le monde s’est mis à chanter des chants de Noël. La pièce s’est remplie du doux esprit de Noël. C’était comme une grande fête, presque une réunion de famille. Ils n’étaient plus des étrangers, mais des frères et sœurs, des enfants du même Dieu. C’était une soirée puissante, personnelle et poignante, que l’on n’oubliera jamais.
Cela m’a rappelé un passage du conte de Noël de Charles Dickens, où Fred, le neveu de Scrooge, défend hardiment Noël contre les « sottises » de son oncle. Il décrit Noël comme suit :
Un beau jour, un jour de bienveillance, de pardon, de charité, de plaisir, le seul, dans le long calendrier de l’année, où je sache que tous, hommes et femmes, semblent, par un consentement unanime, ouvrir librement les secrets de leurs cœurs et voir dans les gens au-dessous d’eux de vrais compagnons de voyage […] et non pas une autre race de créatures marchant vers un autre but²⁴.
Aucun ange céleste n’a chanté cette nuit-là au refuge, du moins pas au sens littéral du terme, mais le ciel semblait proche. Nous avons ressenti de l’amour, de l’amour pour Dieu, pour les autres et pour toute l’humanité. Lorsque la soirée s’est terminée et que nous sommes retournés dans la nuit froide, nous avons tous ressenti plus profondément la joie et la signification de Noël. Les étoiles brillaient un peu plus, et nous nous sommes tous sentis un peu plus proches de quelques-uns de nos compagnons de voyage sur le chemin commun de la vie.
Si vous avez peur, quelles que soient vos craintes, je vous invite à vous tourner vers le Seigneur et à faire confiance à son amour, à sa bonté et à sa grâce. Elle est plus puissante que n’importe quelle force sur terre. Les paroles d’amour qu’il a adressées aux premiers saints sont aussi celles qu’il vous adresse : « Ne craignez pas, petits enfants, car vous êtes à moi, et j’ai vaincu le monde²⁵. »
Un esprit sain
Enfin, en plus de la force et de l’amour, Dieu nous a donné un esprit sain pour dissiper la peur. Que signifie avoir un esprit sain ? Le mot « sain » signifie « sûr », « sécurisé » et « fiable ». Comment parvenir à un esprit sain ? En nous ancrant au rocher le plus sûr et le plus fiable de l’océan : le Seigneur Jésus-Christ et son Évangile rétabli.
Vous et moi et le reste du monde sommes au milieu d’une tempête intellectuelle, d’un ouragan de philosophies et d’idéologies, avec des vents de doctrine qui ballottent beaucoup d’entre nous²⁶. Les groupes et les individus qui sont hostiles à la religion en général, au christianisme en particulier, et aux saints des derniers jours plus spécifiquement, gagnent en influence et diffusent leurs messages trompeurs. Leur objectif est simple : détruire la foi. Malheureusement, nous avons tous des amis ou des proches qui sont devenus leurs victimes. Dans de telles circonstances, il n’est pas facile de garder un esprit sain ou d’éviter de devenir craintif. Seuls ceux qui ont solidement ancré leur vie au Sauveur survivront.
Pour utiliser des images qui sont peut-être plus familières à Provo, ville enclavée, que les ouragans et les ancres, considérons les magnifiques montagnes qui se dressent juste à l’extérieur de ce bâtiment : l’expression « les ombres des collines éternelles » me vient à l’esprit. Elles semblent plutôt stables et permanentes, n’est-ce pas ? Elles n’ont pas l’air de vouloir disparaître de sitôt. Mais aussi fiables que ces montagnes puissent paraître, je ne miserais jamais ma sécurité spirituelle sur elles. Je pense que c’est en partie ce qu’Esaïe essayait de dire lorsqu’il prophétisa : « Que toute vallée soit relevée, Que toute montagne et toute colline soient abaissées²⁷ ! » Esaïe poursuivit : « L’herbe sèche, la fleur tombe ; Mais la parole de notre Dieu subsiste éternellement²⁸. »
Vous souvenez-vous de la verdure de l’herbe sur le campus il y a encore quelques mois ? Vous souvenez-vous des fleurs colorées qui ornaient autrefois les chemins ? Cela semble être un lointain souvenir un jour comme aujourd’hui, n’est-ce pas ? Eh bien, comparés à la parole de Dieu, tous les dogmes, royaumes et institutions de l’homme sont aussi permanents que l’herbe qui sèche et la fleur qui tombe. Si j’avais placé ma confiance dans quelque chose d’aussi éphémère, j’aurais certainement eu peur. Ce n’est certainement pas le fruit d’un esprit sain. Non, dans cette tempête, je préfère de loin me réfugier dans la parole de Dieu.
C’est ce qu’a fait Jacob, le frère de Néphi. Il s’est régalé des Écritures, s’en délectant et les chérissant, de sorte que lorsque le charismatique et persuasif Sherem est arrivé, cherchant à « renverser la doctrine du Christ²⁹ », égarant « beaucoup de cœurs³⁰ » et ciblant finalement Jacob en particulier, Jacob « ne pouvai[t] être ébranlé³¹ ». Il avait tout simplement eu trop d’expériences spirituelles avec la vérité éternelle pour jamais être trompé par des contrefaçons.
Si vous et moi pouvons suivre l’exemple de Jacob et bâtir notre vie sur le fondement solide de la parole du Christ, nous recevrons une bénédiction supplémentaire, au-delà de l’immunité à la tromperie. Dans les moments où nous avons besoin d’être corrigés, où de sérieuses questions et des doutes surgissent, ou lorsqu’une révélation supplémentaire est nécessaire pour nous pousser à agir davantage, nous ne serons pas offensés, contrariés, impatients ou trompés. En fait, nous nous réjouirons de recevoir docilement davantage de la parole divine que nous aimons tant.
Lorsque Jacob a dû adresser des reproches à son peuple, il a noté « que les paroles de vérité sont dures à l’égard de toute impureté, mais les justes ne les craignent pas, car ils aiment la vérité et ne sont pas ébranlés³² ». Il a observé que pour ceux qui « ont le cœur pur », la parole de Dieu est « agréable » et qu’ils « se font un festin de son amour » parce que leur esprit est ferme, à jamais³³.
Voyez-vous comment des hommes et des femmes à l’esprit sain, fermement ancrés dans l’Évangile de Jésus-Christ, n’ont pas à craindre ? Lorsque le témoignage et la vraie conversion brûlent dans leur cœur et dans leur tête, ils ne sont pas effrayés par les dernières modes et philosophies des hommes parce qu’ils les reconnaissent pour ce qu’elles sont. Et ils n’ont pas peur de recevoir la vérité, même si elle les oblige à changer. Néphi a dit de ces âmes humbles mais solides comme le roc : « Celui qui est édifié sur le roc reçoit [la vérité] avec joie ; [tandis que] celui qui est édifié sur une fondation de sable tremble de peur de tomber³⁴. »
Prenons courage avec ces paroles vigoureuses tirées d’un hymne favori. Elles sont écrites comme de la bouche même du Seigneur [N.D.T : traduit directement de l’hymne anglais cité] :
Ne crains rien, je suis avec toi, ne t’effraie pas,
Car je suis ton Dieu et je t’aiderai encore.
Je te fortifierai, je t’aiderai, je te ferai tenir debout,
Soutenu par ma main juste et omnipotente.
En vérité, un fondement solide peut nous soutenir lorsque nous affrontons toutes sortes de difficultés dans la vie (maladie, santé, pauvreté, richesse, eaux profondes, dards enflammés et épreuves ardentes) car
L’âme qui s’est appuyée sur Jésus pour trouver le repos
Je ne veux pas, je ne peux pas l’abandonner à ses ennemis ;
Cette âme, même si tout l’enfer s’efforçait de l’ébranler, […]
Je ne l’abandonnerai jamais, non jamais, non jamais³⁵ !
Le Seigneur est prêt à vous aider. Je vous invite à vous tourner vers le Seigneur et à construire sur ses fondations solides. Elle est plus puissante et plus permanente que n’importe quelle fondation sur terre. Le monde a besoin de votre puissance spirituelle, de votre amour et de votre lumière, de votre esprit sain et de votre cœur. Les paroles du Seigneur à Joseph Smith et à Oliver Cowdery sont aussi ses paroles pour vous :
« Ne craignez donc pas, petit troupeau ; faites le bien ; laissez la terre et l’enfer s’unir contre vous, car si vous êtes bâtis sur mon roc, ils ne peuvent vaincre. […] Tournez-vous vers moi dans chacune de vos pensées ; ne doutez pas, ne craignez pas³⁶. »
Bonnes nouvelles
Je ne sais pas si je faisais partie du chœur céleste qui a chanté « gloire à Dieu » la nuit du premier Noël, mais je peux certainement ajouter mon humble témoignage à celui des anges : Je témoigne que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. Et parce qu’« un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, est né ce jour-là dans la cité de David » , nous n’avons pas à craindre, car il a apporté avec lui la paix sur la terre et la bonne volonté envers les hommes. J’atteste que ces bonnes nouvelles sont pour tous les hommes, y compris moi et vous³⁷. Au nom de Jésus-Christ. Amen.
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Notes
- Traduction de Joseph Smith, Luc 2:7.
- Alma 7:10.
- Hébreux 4:12 ; voir aussi Hélaman 3:29 et D&A 27:1.
- Luc 1:13.
- 1 Néphi 11:15.
- Luc 1:30.
- Matthieu 1:20.
- Luc 2:9.
- Luc 2:10.
- Voir Alma 7:11–12.
- Howard W. Hunter, « An Anchor to the Souls of Men », discours prononcé lors d’une réunion spirituelle à BYU, 7 février 1993.
- D&A 121:41–42.
- D&A 121:45.
- Voir D&A 84:20–21.
- 2 Néphi 32:3. Le président Ezra Taft Benson a dit : « [Le Livre de Mormon] est d’une puissance qui envahit notre vie dès que nous commençons à l’étudier sérieusement. Vous trouverez plus de force pour résister à la tentation. Vous trouverez plus de force pour échapper aux pièges. Vous trouverez la force de rester sur le chemin étroit et resserré » (« Le Livre de Mormon, clef de voûte de notre religion », L’Étoile, janvier 1987).
- Voir Lectures on Faith, Lecture First, p. 9–16.
- D&A 121:45.
- Ésaïe 41:13.
- Moroni 8:16 ; voir aussi 1 Jean 4:18.
- Mosiah 28:3.
- Virginia H. Pearce, ed., Glimpses into the Life and Heart of Marjorie Pay Hinckley (Salt Lake City : Deseret Book, 1999), p. 77–78 ; voir aussi Sheri L. Dew, Go Forward with Faith: The Biography of Gordon B. Hinckley (Salt Lake City : Deseret Book, 1996), p. 115–16.
- 1 Corinthiens 13:8 ; voir aussi Moroni 7:46–47.
- 1 Jean 4:16.
- Charles Dickens, Cantique de Noël (1843), chapitre 1.
- D&A 50:41.
- Éphésiens 4:14.
- Ésaïe 40:4.
- Ésaïe 40:8.
- Jacob 7:2.
- Jacob 7:3.
- Jacob 7:5.
- 2 Néphi 9:40.
- Jacob 3:2.
- 2 Néphi 28:28.
- « How Firm a Foundation », Hymns, 2002, no. 42.
- D&A 6:34, 36.
- Luc 2:11 ; voir aussi 10–14.
Lloyd D. Newell était le présentateur et l'auteur du programme La Parole sur les ondes présenté avec le Chœur du Tabernacle le dimanche matin et professeur d'histoire et de doctrine de l'Église à BYU lorsque ce discours a été prononcé le 9 décembre 2014.