Réunion spirituelle

Messages d’amour

du premier collège des soixante-dix

14 février 2012

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Aussi souvent que nous cherchons sincèrement et que nous sommes dignes de recevoir, notre Père éternel communique avec nous par révélation, des messages qui nous parviennent dans les moments de réflexion de la prière, à travers les paroles d’éclaircissement venant des Écritures, à travers les enseignements des prophètes ou encore à travers les mélodies paisibles de la musique céleste. Ses messages sont souvent calmes, et nous savons tous que nous pouvons les manquer si nous ne sommes pas prêts à les recevoir.


Nous sommes toujours prêts à améliorer nos traductions. Si vous avez des suggestions, écrivez-nous à speeches.fra@byu.edu.

Bonne Saint-Valentin ! C’est un jour où nous célébrons l’amour. Nous pensons aux lettres d’amour et aux cœurs, aux roses et au chocolat. Beaucoup espèrent aujourd’hui  recevoir un message de la personne qu’ils aiment, et certains envisagent d’envoyer un message à celui qu’ils aiment. J’espère que vous ne serez pas déçus.

Mes parents m’aimaient beaucoup – je n’en doutais pas du tout. Mais quand j’avais dix ans, j’ai dû aller à l’internat en Angleterre pendant que mes parents continuaient à vivre à des milliers de kilomètres en Arabie Saoudite. La séparation a été un grand tourment pour moi.

Lors du long vol vers l’Angleterre, je me souviens avoir eu un nœud à l’estomac tandis que je laissais derrière moi la chaleur et le soleil de l’Arabie, que je survolais des kilomètres et que je descendais à travers plusieurs couches de nuages jusqu’à arriver dans la scène froide et grise de l’aéroport d’Heathrow à Londres. Les gouttes de pluie sur le hublot s’écoulaient, et je me sentais très, très loin de chez moi.

Je suis arrivé à l’école vêtu de mon uniforme composé d’un short gris, un pull, une cravate et une casquette, tirant ma malle verte remplie d’affaires. La solitude était écrasante.

Je dormais dans un dortoir avec une quinzaine d’autres garçons. C’était une expérience complètement différente de ce que je connaissais, avec des lits branlants à armature métallique et des batailles d’oreillers occasionnels. Chaque matin, après avoir fait nos lits, nous, les garçons, attendions sur le côté pendant que l’on évaluait notre aptitude à faire les lits et à plier les coins du drap. Il y avait des odeurs inhabituelles, de la nourriture inhabituelle et des enseignants très inhabituels. Mon maître de latin marchait dans la salle et picotait nos têtes avec la pointe de son stylo à bille si nous ne connaissions pas la réponse. Et j’étais très souvent picoté.

Pendant notre temps de sport sur les terrains, lors d’une rare journée claire, si un avion volait haut dans le ciel, laissant une traînée de vapeur, j’étudiais sa trajectoire pour voir s’il retournait en Arabie, éprouvant un profond sentiment d’angoisse si c’était le cas.  D’une certaine manière, je désirais sauter à bord et rentrer chez mes parents.

Le moment le plus lumineux de chaque semaine était l’heure du petit-déjeuner, lorsque le courrier était distribué. Je cherchais anxieusement la lettre bleue du courrier aérien que ma mère envoyait fidèlement chaque semaine. Alors que les enseignants venaient autour des tables pour distribuer les lettres, je me trouvais littéralement sur le bord de mon banc attendant de voir s’il y en avait une pour moi. À bien des égards, c’était Poudlard, mais sans les chouettes et sans la magie.

Les lettres bleues du courrier étaient souvent le point culminant de ma semaine, en particulier au début où mon sentiment de solitude était le plus profond. Je recevais des lettres de ma famille avec tant de bonheur et de soulagement. J’attendais d’être seul pour les desceller soigneusement et pour ensuite lire avec impatience les messages d’amour, de réconfort, et de conseils de mes parents. J’ai savouré chaque ligne et, pendant ces moments, je me suis senti plus près de chez moi et plus près de l’amour de mes parents, et j’ai reçu le courage dont j’avais besoin pour tenir le coup encore une semaine de plus.

Au cours naturel de la vie mortelle, il y a beaucoup de choses qui peuvent nous faire nous sentir seuls et effrayés, même lorsque nous sommes entourés de gens, comme je l’étais à l’internat. Et nous nous sentons tous loin de chez nous parfois. En fait, la plupart d’entre vous êtes loin de chez vous pendant que vous êtes ici à BYU. Peut-être que c’est une expérience relativement nouvelle et douloureuse pour vous et vous avez encore du mal à vous y adapter. Le mal du pays peut continuer à vous ronger. Pour d’autres, peut-être que vous êtes loin de chez vous depuis plusieurs semestres, voire plusieurs années, et que vous vous y êtes habitués. Et, en effet, pour certains, peut-être que vous éloigner d’une situation où vous faisiez face à des influences négatives et des relations difficiles a été une bonne chose, et vous a donné l’opportunité de commencer à devenir la personne que vous savez pouvoir être.

Nous n’envoyons plus beaucoup de lettres bleues par avion pour rester en contact avec notre famille, car les e-mails, les téléphones portables, Facebook, Skype et Twitter ont remplacé la pratique démodée de l’écriture de lettres. Mais les messages de la famille, les messages d’amour, de réconfort et de conseils, qu’ils arrivent à votre porte ou dans votre boîte de réception, peuvent avoir une influence puissante pour vous stabiliser tout au long de votre voyage pendant que vous êtes loin de chez vous. Ils vous rappellent que vous êtes aimés et chéris. Les lettres, les cartes, les SMS, les emails et les appels téléphoniques de maman et papa, de frères et sœurs, de grands-parents, d’autres membres de la famille et d’amis nous aident beaucoup lorsque nous faisons face à des défis et à l’adversité loin du confort de chez nous. Je suis encore renforcé et réconforté quand je téléphone à ma mère en Angleterre. Elle a aujourd’hui quatre-vingt-dix ans.

Bien sûr, à bien des égards, nous sommes tous loin de chez nous. La métaphore de notre foyer éternel est claire. Nous savons que nous avons été bénis d’être en présence de notre Père céleste, de notre Sauveur et de « beaucoup [d’intelligences] nobles et [grandes] » (Abraham 3:22) dans notre existence prémortelle. Nous savons que nous avons reçu nos « premières leçons » (D&A 138:56) de leur part et que nous avons eu de nombreuses occasions de « choisir le bien ou le mal » et « [exercer] une foi extrêmement grande » (Alma 13:3). Nous savons que nous sommes ici sur terre pour être éprouvés, « pour voir si [nous ferons] tout ce que le Seigneur [notre] Dieu [nous] commandera » (Abraham 3:25). Vous arrive-t-il de ressentir une nostalgie pour votre foyer éternel et d’aspirer à y retourner avec tout l’amour, l’approbation, la vérité pure et la lumière que nous savons être présents là-bas ? Nos esprits n’aspirent-ils pas à être là où ils savent qu’ils appartiennent le mieux, là en présence de notre Père, « enserré[s] éternellement dans les bras de son amour » (2 Néphi 1:15) ?

Notre Père éternel n’a laissé aucun d’entre nous quitter son foyer, sa présence, sans la possibilité d’accéder à son amour et à ses conseils à chaque instant de notre vie. Henry B. Eyring nous assure : « Par la prière au nom de son Fils, [le Père] nous offre la possibilité de converser avec lui de façon personnelle, aussi souvent que nous le voulons » (« Exhortez-les à prier », Le Liahona, février 2012, 4 ; italiques ajoutées). Parfois nous oublions cela. Parfois, nous en doutons. Parfois, nous nous en coupons. Mais il nous a tous dotés de la lumière du Christ pour nous permettre de discerner le bien du mal, la lumière des ténèbres et la vérité de l’erreur (voir Moroni 7:16). Lorsque que nous répondons à plusieurs reprises à la Lumière du Christ et que nous nous entraînons à nous « saisir de toute bonne chose » (Moroni 7:19), nous augmentons notre sensibilité aux choses de l’Esprit et améliorons notre capacité à recevoir les messages qui nous parviennent de notre foyer éternel. Aussi souvent que nous cherchons sincèrement et que nous sommes dignes de recevoir, notre Père éternel communique avec nous par révélation, des messages qui nous parviennent dans les moments de réflexion de la prière, à travers les paroles d’éclaircissement venant des Écritures, à travers les enseignements des prophètes ou encore à travers les mélodies paisibles de la musique céleste. Ses messages sont souvent calmes, et nous savons tous que nous pouvons les manquer si nous ne sommes pas prêts à les recevoir.

En fait, c’est souvent parce que nous sommes tellement occupés à recevoir d’autres messages que nous diminuons notre capacité à recevoir les messages indispensables venant de notre foyer éternel. Nous vivons maintenant dans un monde dans lequel les messages nous entourent, voire nous bombardent. Nos smartphones, nos ordinateurs et nos tablettes ne cessent de sonner, vibrer, et biper à chaque SMS, email, photo et mise à jour sur les réseaux sociaux. C’est véritablement une messagerie instantanée et insistante.

Cette technologie extraordinaire peut bien sûr faire énormément de bien. Un exemple de cela est la façon dont le message glorieux de l’Évangile de Jésus-Christ peut être partagé, diffusé et reçu par le biais de tous les types d’appareils portables. Mais nous devons être sélectifs dans les messages que nous choisissons de recevoir. Il est vital pour notre bien-être spirituel que nous ne consommions pas trop de temps à recevoir de bons messages, ou même des messages qui sont meilleurs, au point de devenir indisponibles à recevoir ceux qui sont encore meilleurs (voir Dallin H. Oaks, « Bon, mieux, encore mieux », Le Liahona, novembre 2007, p. 104-108).

Nous ne pouvons pas forcer les messages de notre maison éternelle, tout comme je ne pouvais pas faire apparaître une de ces lettres bleues de la poste aérienne de ma mère tous les matins à l’heure du petit déjeuner. Le Seigneur décide quand, comment et quoi nous communiquer. Il est vrai que « quiconque demande reçoit, et celui qui cherche trouve » (Luc 11:10), mais nous devons nous rappeler et prendre courage dans le fait que « ce sera au moment qui lui semble bon, à sa manière et selon sa volonté » (D&A 88:68). Nous ne pouvons exiger des messages du Seigneur. Nous devons l’attendre. Mais en l’attendant, nous continuons à le poursuivre et à persévérer dans nos demandes.

Neal A. Maxwell a enseigné :

La révélation ne s’obtient pas en appuyant sur un bouton, mais en repoussant nos limites, souvent avec l’aide du jeûne, de l’étude des Écritures et de la méditation personnelle.

. . . Surtout, la révélation exige de nous un niveau de droiture personnelle suffisant, de sorte que des justes reçoivent parfois des révélations sans les avoir demandées. [« La révélation », Première réunion mondiale de formation des dirigeants, 11 janvier 2003 (Salt Lake City : L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, 2003), p. 6]

Récemment, il y a eu des rappels de l’âge d’or du vol spatial habité, en particulier des missions Apollo sur la lune dans les années 1960. Ces missions ont été des exploits incroyables de la science et de l’ingénierie. Les membres de l’équipage étaient les plus brillants et les plus doués de leur classe. Ils ont été envoyés dans l’espace au sommet de la fusée Saturn V, qui est toujours la machine la plus puissante jamais fabriquée par l’homme. Cependant, avant qu’ils puissent atterrir sur la lune, leur vaisseau spatial a dû ralentir afin de pouvoir entrer dans une orbite lunaire. Cela signifiait faire quelque chose qui, comme avec beaucoup d’aspects de cette entreprise, n’avait jamais été fait auparavant. Il s’agissait de faire le tour de la face cachée de la lune, ou son soi-disant côté obscur.

Tout au long de ce trajet, l’équipage avait pu rester en contact constant par radio avec le centre de contrôle à Houston. Mais arrivé le moment de contourner l’autre côté de la lune, la communication serait interrompue, car la lune se trouverait littéralement entre le vaisseau spatial et la terre. Toute la science, toute l’ingénierie, et toute l’intelligence collective des pratiquants les plus doués et dévoués de cette entreprise révolutionnaire n’avaient pas été en mesure de trouver un moyen pour eux de communiquer pendant qu’ils étaient du côté obscur de la lune. Donc, pendant quarante-cinq minutes angoissantes, toutes les communications avec l’équipage étaient perdues. Au centre de contrôle à Houston, ils ne pouvaient qu’attendre et espérer, attendre et prier tandis que chacune de ces quarante-cinq minutes s’écoulait avec une tension palpable. Que se passerait-il si un problème survenait et qu’il y avait un dysfonctionnement quelconque? Comment le centre de contrôle le saurait-il et que pourrait-il bien faire ?

Eh bien, le vaisseau spatial a émergé de l’autre côté de la lune, le signal radio a été rétabli, et le centre de contrôle a sans doute résonné de cris de joie et de soulagement en apprenant que l’équipage était en sécurité.

Et il peut en être facilement de même pour nous. Comme ces astronautes, nous pouvons être étonnamment brillants, capables et doués à notre manière en visant la lune, pour ainsi dire. Il est possible que nous ayons eu des expériences d’apprentissage extraordinaires et que nous ayons reçu des opportunités remarquables de grandir dans notre vie. Peut-être que nous avons reçu un enseignement et une formation exceptionnels de la part de parents, d’enseignants, de présidents de mission et de dirigeants et que nous avons beaucoup appris et progressé. Nous aurons eu un aperçu de notre potentiel éternel et de notre mission ici sur terre dans cette phase mortelle de notre existence. Mais afin de continuer notre progression sur le chemin que le Seigneur voudrait que nous suivions, et afin de retourner en toute sécurité dans notre foyer éternel, nous devons rester en communication constante avec lui. Si nous plaçons des barrières entre nous et la source de cette communication cruciale, à savoir la révélation de notre Père céleste, nous serons incapables de recevoir de sa part les messages de direction dont nous avons besoin.

Au cours de notre vie mortelle, des problèmes surgiront et des dysfonctionnements surviendront. Lorsque cela arrivera, trouverons-nous que nous nous sommes coupés de notre seule véritable source de conseil et de direction ?

En cette Saint-Valentin, examinons la condition de notre cœur et la façon dont nous recevons les messages d’amour, de direction, de correction et de révélation venant de notre Père, le grand Dieu et Créateur de cet univers. Quelles barrières mettons-nous entre nous-mêmes et le Seigneur ? Nous plaçons-nous parfois sur le côté obscur de la lune, au sens figuré, où nous ne pouvons pas entendre le centre de contrôle ?

Il y a beaucoup de conditions de notre cœur qui peuvent affecter notre capacité à recevoir et à entendre les messages de notre Père céleste. Je n’en parlerai que de trois:

  • Notre cœur peut être accablé par les soucis de la vie quotidienne et la clameur du monde.

  • Notre cœur peut être endurci par le péché ou l’indignité.

  • Notre cœur peut être malnutri par une mauvaise alimentation numérique.

Premièrement : notre cœur peut être accablé par les soucis de la vie quotidienne et la clameur du monde

Peut-être que nous n’avons pas l’intention de le faire, peut-être que nous ne savons même pas que nous le faisons, mais parfois nous pouvons nous mettre du côté obscur de la lune lorsque notre cœur est accablé par les soucis, les pressions, les irritations et les délais de la vie quotidienne. Il se peut que nous ne soyons pas confrontés à quelque chose de tout à fait inhabituel ou de vivre un défi particulièrement difficile, mais notre cœur peut être bloqué de la paix et du réconfort que le Seigneur veut nous donner parce que nous sommes tout simplement trop troublés et préoccupés. Lorsque nous restons éveillés trop tard et que nous travaillons trop dur pour répondre à nos exigences quotidiennes, la fatigue s’installe, nous devenons trop fatigués, puis le monde nous paraît comme un endroit beaucoup plus sombre et les choses perdent leur juste perspective et leur juste proportion. Il y a des rédactions à écrire, des examens à passer, des recherches à faire, des fonctions à exercer, et peut-être des enfants dont il faut prendre soin. Il y aura des problèmes financiers, des soucis familiaux, et des questionnements venant du cœur concernant où aller ensuite ou quoi faire lorsque ce stade de la vie sera terminé. En ce jour, comment ne pas évoquer les inquiétudes à propos des rencontres amoureuses ou de leur absence, les préoccupations à l’idée de se fiancer et même le désir d’une telle opportunité.

Vous ne vous rendez peut-être même pas compte à quel point le bruit et l’agitation du monde autour de vous affectent la manière dont vous vous sentez et altèrent votre capacité à entendre et à recevoir les messages que votre Père éternel a pour vous.

Lorsque vous vous sentez accablés et surchargés, il vous semble impossible de ralentir, trouver un espace calme, et vous rapprocher de votre Père céleste. Le simple fait de suggérer que vous pourriez trouver un peu de temps dans votre journée déjà surchargée augmente le sentiment de pression que vous ressentez. Vous doutez peut-être que le choix de passer cette période de temps calme vous sera suffisamment bénéfique et pensez donc que vous passeriez mieux votre temps à faire autre chose. Cependant, c’est à ce moment-là que des problèmes surviennent et que de petits incidents peuvent se transformer en dysfonctionnement majeur.

Boyd K. Packer enseigne une vérité vitale en ce qui concerne notre cœur accablés par les soucis et les exigences de la vie quotidienne. Il dit :

L’Esprit n’attire pas notre attention en criant ou en nous secouant d’une main lourde. Il murmure. Il nous caresse si doucement que, si nous sommes préoccupés, nous pouvons ne pas le ressentir du tout.

Parfois, il va insister avec juste assez de fermeté pour que nous prêtions attention. Mais la plupart du temps, si nous ne tenons pas compte de cette sensation douce, l’Esprit se retire et attend jusqu’à ce que nous allions à sa recherche, que nous soyons à son écoute. [« La quête de la connaissance spirituelle », Le Liahona, janvier 2007]

Chaque jour, nous devons tous trouver et ensuite garder un moment pour nous souvenir de ces paroles du Seigneur : « [T]oute chair est entre mes mains ; soyez calmes et sachez que je suis Dieu » (D&A 101:16; italiques ajoutés). Un laps de temps pendant lequel nous pouvons être tranquilles, calmes et détachés de nos occupations nous aidera à nous recentrer, à réorienter nos priorités et à nous remettre dans une position qui nous permettra de recevoir et de ressentir les messages que notre Père céleste souhaite nous envoyer. Rappelez-vous, si notre cœur est distrait, nous ne pourrons peut-être pas ressentir les messages du Père. Sa voix « [n’est] pas une voix dure, et [n’est] pas non plus une voix forte ; néanmoins, […] malgré que ce [soit] une voix douce, elle per[ce] ceux qui entend[ent] jusqu’au plus profond d’eux-mêmes, […] elle les per[ce] jusqu’à l’âme même et f[ait] brûler leur cœur » (3 Néphi 11:3). En nous préparant et en faisant preuve de foi pour le mettre en premier à un moment de notre journée (et pourquoi pas en premier ?), nous découvrons la paix, même au cœur d’un emploi du temps mouvementé. Mais nous devons faire le choix de le réaliser en mettant notre Père en premier.

Deuxièmement : notre cœur peut être endurci par le péché ou l’indignité

Il ne fait aucun doute que les cœurs portant le péché et l’indignité placent des barrières entre eux et Dieu. Parfois, un cœur peut porter le péché pendant si longtemps qu’il se désensibilise aux choses spirituelles et devient incapable de recevoir et de ressentir les messages du Seigneur. S’il y a quelque chose que vous portez dans votre cœur aujourd’hui qui, à quelque degré que ce soit, vous empêche de vraiment vous rapprocher de votre Père céleste et de ressentir son amour et son plan pour vous, décidez maintenant de le corriger, de l’abandonner, de vous en défaire ou de le rejeter. Les cœurs deviennent endurcis par l’indignité, en particulier quand nous continuons à vivre comme si cette indignité n’existait pas réellement. Cette situation est aggravée et compliquée lorsque nous prenons la Sainte-Cène ou participons à d’autres ordonnances comme si notre cœur était pur, alors qu’il ne l’est pas.

Néphi enseigne une belle vérité lorsqu’il dit:

[L]e Seigneur Dieu ne travaille pas dans les ténèbres.

Il ne fait rien qui ne soit pour le profit du monde ; car il aime le monde, au point de donner sa propre vie afin d’attirer tous les hommes à lui […]. [2 Néphi 26:23 ; emphase ajoutée]

Dans l’esprit de ce rappel plein d’amour et de tendresse selon lequel Dieu ne fait rien qui ne soit pour notre bien et qu’il a donné sa vie pour attirer chacun de nous à lui, le Sauveur lui-même dit :

C’est pourquoi je leur donne un commandement en ces termes : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ta force et de tout ton esprit, et au nom de Jésus-Christ tu le serviras. [D&A 59:5]

Qu’est-ce qui vous empêche de lui donner tout votre cœur, tout votre esprit, et toute votre force ?

Laissez vos cœurs ressentir la réalité de l’enseignement de Léhi au sujet de votre Sauveur qui aime parfaitement et qui pardonne parfaitement : « Voici, il s’offre en sacrifice pour le péché, pour satisfaire aux exigences de la loi, pour tous ceux qui ont le cœur brisé et l’esprit contrit » (2 Néphi 2:7). Il s’est offert en sacrifice pour vous, et sa souffrance peut satisfaire aux exigences de la loi pour vous. « Voici, celui qui s’est repenti de ses péchés est pardonné, et moi, le Seigneur, je ne m’en souviens plus » (D&A 58:42). Est-il possible d’entendre trop souvent cette promesse ?

Ces écritures, et beaucoup d’autres, peuvent vous apporter la force et la détermination d’agir, de changer, de vous repentir et d’offrir au Seigneur votre cœur brisé et votre esprit contrit. Il a donné sa vie pour vous. Vous pouvez lui offrir votre cœur en retour .

« [M]oi, le Seigneur, j’exige le cœur des enfants des hommes » (D&A 64:22).

Troisièmement : notre cœur peut être mal nourris par une mauvaise alimentation numérique

Nous souffrons peut-être dans de nombreux aspects de notre vie, sans le reconnaître pleinement, à cause d’une mauvaise alimentation numérique. Comme avec tant de choses dans la vie, ce que nous consommons est un choix, alors ne soyez pas surpris que si vous passez beaucoup de votre temps à consommer un certain type de message, vous deviendrez affectés et influencés par cela. Le fait de passer trop de temps à parcourir les réseaux sociaux, à regarder les actualités sur les célébrités ou sur le divertissement, à jouer à des jeux et à se livrer à des activités en ligne chronophages constitue une mauvaise alimentation numérique. Lorsque nous choisissons de consommer les tendances et les opinions véhiculées par les médias de masse, nos propres valeurs et points de vue finissent par s’y conformer, souvent sans que nous en ayons conscience. Nous nous disons que nous ne sommes pas affectés par ces messages, mais ce n’est pas possible.

David A. Bednar, a posé ces questions :

1. Est-ce que l’usage des divers médias et technologies favorise ou entrave la compagnie constante du Saint-Esprit dans ma vie ?

2. Est-ce que le temps que je passe à utiliser divers médias et technologies développe ou restreint ma capacité de vivre, d’aimer et de servir valablement les autres ?

 [« Les choses telles qu’elles sont réellement », Le Liahona, juin 2010, p. 22-31.]

La plupart du temps, nous savons ce que nous devons changer par rapport à notre alimentation numérique, mais nous ne le faisons pas. Nous nous disons que nous allons commencer demain (on commence toujours les régimes « demain », n’est-ce pas ?), mais cela ne sert pas à grand-chose de seulement le dire. Il faut agir maintenant. Autrement, nous sommes liés par notre propre comportement et notre manque de volonté de le changer.

Nous devons également être conscients que bon nombre des messages diffusés aujourd’hui dans les médias peuvent nous amener à douter de notre foi, à compromettre nos convictions et à voir le monde à travers des yeux cyniques. Mais nous pouvons détourner des messages trompeurs tout en gardant notre foi intacte si nous demeurons reliés à la source de la vérité, à la source de la lumière, par un flux vif et continu. Si nous avons des questions ou des doutes, nous obtenons nos réponses de celui qui est le Père et le Créateur de cet univers à travers les canaux délicats et précieux de révélation qui fonctionnent lorsque nous enlevons toutes les barrières qui bloquent notre cœur. Nous choisissons de « regarder vers Dieu et [de] vivre » (Alma 37:47).

J’aime ce que Boyd K. Packer a enseigné lorsqu’il a dit : « Nous ne sommes pas obéissants parce qu’aveugles, nous sommes obéissants parce que nous pouvons voir » (« Libre arbitre et contrôle », L’Étoile, octobre 1983, p. 117 ; italiques ajoutés).

J’ai récemment reçu un rappel de faire attention à mon propre régime numérique un jour où je me suis retrouvé absorbé par une certaine série d’articles d’actualité. J’avais l’impression d’y avoir consacré trop de temps, mais ce n’est que plus tard, lorsque j’ai ouvert et lu quelques chapitres d’un livre de Dallin H. Oaks, que j’ai pris conscience du contraste entre ces deux choses. La différence entre les sentiments que j’ai ressentis était comme le contraste entre la nuit et le jour. Les actualités qui m’avaient tant absorbé m’ont perturbé et m’ont mis mal à l’aise, tandis que le livre m’a apporté la paix et un sentiment d’ordre et de calme. J’ai l’impression que ceci est une leçon que nous devons apprendre plusieurs fois.

Neal A. Maxwell a enseigné :

Peu importe si le monde ne comprend pas ce processus sacré [de la révélation]. Paul a dit : « L’homme animal ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu : car elles sont une folie pour lui : et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. » [« La révélation », Première réunion mondiale de formation des dirigeants, 11 janvier 2003, p. 5]

Conclusion

Nous croyons que nous sommes pour avoir la joie (voir 2 Néphi 2:25), et cela signifie la joie ici et maintenant – aujourd’hui ! – ainsi que dans l’éternité. Cependant, il nous est difficile de ressentir de la joie lorsque nous faisons des choix qui bloquent les messages mêmes qui nous l’apportent.

Si vous examinez la condition de votre cœur et les barrières que vous mettez peut-être entre vous et Dieu dans votre communication avec lui, vous saurez ce que vous devez faire. Vous saurez ce que vous devez changer. Je vous invite à agir maintenant. Ayez le courage de choisir d’ôter tout obstacle aux messages d’amour doux, réconfortants et directeurs de votre Père céleste.

Le message le plus important que chacun d’entre nous puisse recevoir ou porter est un rappel de qui nous sommes et que nous sommes aimés par notre Père éternel et par son Fils, Jésus-Christ. Lorsque la vérité et la réalité de ce message pénètrent profondément dans notre cœur, nous ne pouvons pas rester du côté obscur de la lune. Nous sommes attirés vers eux, vers leur amour, vers leur lumière et vers leur étreinte.

Dieter F. Uchtdorf a déclaré avec ferveur :

Frères et sœurs, l’Être le plus puissant de l’univers est le Père de votre esprit. Il vous connaît. Il vous aime d’un amour parfait.

[…] Il veut que vous sachiez que vous comptez pour lui. [« Vous comptez pour lui », Le Liahona, novembre 2011, p. 22 ; emphase ajoutée]

Mon témoignage pour vous aujourd’hui est que votre Père céleste éternel est réel. Il vit, et il vous aime, vous adore, et vous chérit, chacun d’entre vous, surtout ceux d’entre vous qui pensent : « Eh bien, pas moi. » Surtout ceux d’entre vous qui pourraient penser : « Eh bien, pas moi. » Il vous aime particulièrement.

Jésus-Christ est son Fils, son don à nous tous, le Sauveur de toute l’humanité.

Je termine en reprenant les paroles de Thomas S. Monson:

Rappelez-vous que quelqu’un qui en avait l’autorité a posé les mains sur votre tête au moment de votre confirmation et a dit : « Reçois le Saint-Esprit. » Ouvrez vos cœurs, votre âme même, au son de cette voix particulière qui témoigne de la vérité. Comme l’a promis le prophète Esaïe : « Tes oreilles entendront […] la voix qui dira : Voici le chemin, marchez-y » (Esaïe 30:21). [« Sois un modèle », Le Liahona, mai 2005, p.113 ; emphase ajoutée]

Au nom sacré de Jésus-Christ. Amen.

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Patrick Kearon

Patrick Kearon était membre du premier collège des soixante-dix lorsqu'il a prononcé ce discours le 14 février 2012.