Réunion spirituelle

Orienter nos âmes vers le Christ

Deuxième conseillère dans la présidence générale des Jeunes Filles

3 mai 2022

Audio
0:00/26:56
Télécharger
Lire
27:22
Vidéo complète
Petite vidéo édifiante
Le lien du discours a été copié

Il est vrai que nous devons porter nos fardeaux et travailler dur, mais lorsque nous regardons avec espoir et amour vers le Christ, nous recevrons des bénédictions compensatoires qui nous lient à lui de manière puissante, même si notre défi persiste.


Nous sommes toujours prêts à améliorer nos traductions. Si vous avez des suggestions, écrivez-nous à speeches.fra@byu.edu.

Bonjour aux étudiants, aux professeurs, au personnel, aux amis et à la famille de BYU ! En fait, nous, les gens du Sud, sommes plus à l’aise en disant simplement : « Hi, y’all ! » [N.D.T : Ceci est une salutation typique et moins formelle dans le Sud.]

Maintenant, avant de nous lancer dans ce discours, je dois partager une petite expérience que j’ai eue le 1er mai 2014 avec votre merveilleux et, à l’époque, tout nouveau président de BYU, Kevin J. Worthen. Lui, sœur Worthen et moi, ainsi qu’un millier de sœurs de la Société de Secours, étions debout à de longues tables dans le Smith Fieldhouse en train de remplir des boîtes de nourriture pour l’aide humanitaire. Nous portions des filets à cheveux, de beaux filets jaunes.

Je me suis retrouvée à côté du président Worthen pendant un moment. Son rôle consistait à tenir ouvert un sac en plastique pendant que je versais des haricots et des lentilles dans le sac. Nous nous débrouillions plutôt bien jusqu’au moment où, soit le sac en plastique suivant n’a pas été suffisamment ouvert, soit j’ai été distraite et j’ai raté le sac, car soudain, le président Worthen s’est retrouvé avec des lentilles qui tombaient sur ses chaussures. Il se tenait là, avec des petits haricots aux pieds et un filet à cheveux sur la tête.

Il m’a regardé avec un sourire un peu morose et m’a dit : « Eh bien, c’est mon premier jour à ce poste. »

Président Worthen, vous avez fait beaucoup de progrès !

Concentrez-vous sur le Christ

Frères et sœurs, j’espère que lorsque nous quitterons cette réunion, l’Esprit nous aura assurés de deux certitudes. Premièrement, j’espère que nous saurons que lorsque nous nous concentrons fidèlement et intensément sur Jésus-Christ, nous attirons sa force dans nos âmes. Deuxièmement, lorsque nous agissons sur la base de cette force spirituelle et que nous faisons les choses à sa manière, nous comprenons plus profondément qu’il n’y a aucun autre nom ni autre voie par lequel le salut peut nous parvenir, « si ce n’est dans et par le nom du Christ, le Seigneur Omnipotent1 ».

Comment nous concentrons-nous constamment sur le Christ et agissons-nous en fonction de sa force ? Nous choisissons tout au long de la journée d’être ouverts à l’Esprit et d’agir en fonction de ces impressions. Nous nous engageons chaque semaine à toujours nous souvenir du Christ. Russell M. Nelson a enseigné : « Rien n’invite autant l’Esprit que de se concentrer sur Jésus-Christ2. »

Lorsque j’étais petite fille, pendant les étés chauds et moites de Louisiane, mon père nous promettait, à nous les enfants, que si nous étions prêts et que nous l’attendions lorsqu’il rentrerait du travail, il nous emmènerait nager à la piscine du parc de la ville.

À 17 heures, la plupart des après-midis, deux de mes petits frères et moi nous alignions sur la bordure de ciment brûlant devant notre maison, vêtus de nos maillots de bain et nos serviettes autour du cou, en regardant sérieusement le coin de la rue. Même la chaussée brûlante ne parvenait pas à briser notre concentration. Même si nous retournions parfois un instant dans l’herbe fraîche du jardin, nous ne détournions pas notre regard du coin de rue le plus éloigné.

Lorsque la Ford verte de papa franchissait le coin de la rue, nous applaudissions, sautant de haut en bas.

Il sortait de la voiture, enlevait sa cravate et disait : « Je reviens tout de suite. » Bientôt, il revenait en maillot de bain et nous nous dirigions vers la piscine.

Pourquoi nous, les trois jeunes enfants, sommes-nous restés si concentrés ? Pourquoi étions-nous si sûrs de pouvoir aller nager ? Parce que nous connaissions notre père. Parce que nous savions qu’il nous aimait et que nous avions ressenti son amour. Parce qu’il tenait ses promesses, nous lui faisions confiance. Et parce que nous savions qu’il avait un pouvoir que nous n’avions pas : il pouvait conduire une voiture et nous emmener à la piscine ! Nous nous sommes donc concentrés sur lui, notre conducteur infaillible, et nous avions confiance qu’il nous amènerait là où nous voulions aller.

Connaissons-nous vraiment le Seigneur, ressentons-nous son amour et faisons-nous confiance à sa toute-puissance pour nous amener à un lieu de guérison, d’amour et de progrès ? Si oui, nous tournons-nous vers lui avec constance ?

Où se situe votre attention dans la vie quotidienne et où se situe votre attention lorsque vous êtes confrontés à des défis ? Le président Nelson a déclaré : « Mes frères et sœurs, je vous supplie de réserver du temps pour le Seigneur3 ! »

Quel est le rapport entre le temps que nous consacrons au Seigneur et le temps que nous consacrons au monde ? Lorsque nous voulons des réponses, nous tournons-nous d’abord vers les opinions des autres ou les philosophies du monde ? Cherchons-nous d’abord sur internet, en espérant que nous trouverons comment avoir confiance en nous dans les situations sociales ou comment choisir une spécialisation ou que nous découvrirons des astuces pour nous entendre avec notre colocataire ou même des moyens de guérir des blessures les plus profondes de notre cœur ? Le Seigneur est-il loin des pensées et des intentions de nos cœurs ?

Si nous dépendons uniquement du monde et de ses réponses, nous serons déçus tôt ou tard. La sagesse spirituelle, la paix réelle, la guérison et le discernement divin nous viennent de Jésus-Christ par l’intermédiaire du Saint-Esprit. Ils ne proviennent pas des opinions du monde.

Nous choisissons la direction de nos pensées et de nos actions. Nous choisissons vers qui nous nous tournons pour obtenir de l’aide.

Cela demande un effort mental de se tourner vers le Christ lorsque d’autres endroits offrent des réponses plus rapides. Plus nous nous tournons vers lui, plus nous nous souvenons de lui et plus nous apprenons à le connaître dans les Écritures, plus nous lui ferons confiance et irons en son nom demander conseil à notre Père céleste.

Regardez où vous voulez aller

J’ai récemment eu une conversation agréable avec une championne olympique. Elle s’appelle Noelle Pikus Pace et elle a remporté la médaille d’argent dans la course de skeleton lors des Jeux olympiques de 2014 à Sotchi, en Russie. J’ai posé des questions à sœur Pace, ainsi qu’à son mari, Janson, sur la luge de skeleton et comment elle dirigeait la luge, puisqu’elle était à plat ventre, les mains le long du corps, alors qu’elle se déplaçait sur la glace à environ cent quarante-cinq kilomètres à l’heure. Écoutons ce qu’elle a à dire [une vidéo a été projetée] :

Neill Marriott : Noelle, merci. C’est un privilège d’être ici, dans votre belle maison, avec toi et Janson. Je suis très honorée que vous passiez du temps avec moi. Je ne connais rien aux courses de skeleton ou de luge, mais pourriez-vous nous parler de ce que c’est, de la façon dont on court, dont on s’entraîne, dont on se dirige, dont on se met à plat ventre sur la luge et dont on se laisse glisser sur la piste et du rôle qu’a joué Janson ?

Noelle Pikus Pace : Le skeleton est un sport fou où l’athlète court et saute la tête la première sur le ventre sur une toute petite plaque de biscuit. On dévale le flanc d’une montagne à cent quarante-cinq kilomètres à l’heure, et on se dirige à l’aide de nos épaules et de nos genoux, en exerçant une pression, juste une légère pression, pour guider la luge tout au long d’un parcours d’un kilomètre et demi, pour espérer et franchir la ligne d’arrivée.

Marriott : Et la luge ne fait qu’un mètre de long, n’est-ce pas ?

Pace : Oui, elle mesure environ un mètre et pèse environ trente kilos, donc elle pèse pas mal. Janson a en fait construit et conçu ma luge pour les Jeux olympiques de 2010 et 2014, il en sait donc beaucoup plus sur le contenu de la luge. Et puis j’aime bien la conduire sur la piste.

Marriott : Janson, comment as-tu su comment faire cela, et comment fait-elle pour bouger une épaule et la faire avancer ? Que fait la luge ?

Janson Pace : J’avais une petite expérience de la conception avec Solidworks, un programme de modélisation 3D, et cela semblait être une bonne occasion pour moi. Plus important encore, elle avait vraiment besoin d’une luge pour descendre la piste. Je me suis rendu compte que pour qu’elle puisse se concentrer et descendre la piste là où elle devait aller, elle avait besoin d’un équipement qui l’aiderait à le faire. Elle a eu du mal à trouver le bon équipement pendant un certain temps, alors j’ai croisé les doigts un jour — un été, plutôt — et je me suis mis au travail.

Noelle Pace : Beaucoup de prière… beaucoup a été investi là-dedans.

Marriott : C’est un long parcours. Tu as été blessée en… c’était en 2004 ?

Pace : Avant les Jeux olympiques d’hiver de 2006, j’ai été renversée par un bobsleigh. Je me souviens avoir réalisé à ce moment-là, lorsque ce rêve olympique s’est envolé en une fraction de seconde, que j’avais un choix à faire. Je pouvais soit regarder en arrière et être contrariée et frustrée d’avoir manqué cette grande opportunité, soit choisir d’aller de l’avant. À ce moment-là, j’ai décidé d’aller de l’avant avec l’aide d’une équipe formidable, avec le soutien de mon mari, de ma famille et de tant de personnes merveilleuses qui m’entourent. On a pu revenir. Et pour y parvenir, j’ai dû me fixer des objectifs en cours de route.

Marriott : Alors, comment atteindre la ligne d’arrivée, le but, quand on n’a pas de volant ? Il semble qu’il n’y ait aucun signe visible de contrôle.

Pace : En tant que débutant, on commet souvent l’erreur de penser que ce sont ces changements massifs qui sont nécessaires pour se mettre sur la bonne voie. Mais en tant qu’athlète d’élite, tu commences à réaliser qu’il s’agit de changements subtils et que quelque chose d’aussi simple que de regarder où tu veux aller te mènera là où tu dois être. Je me suis répété pendant des années avant de monter sur le podium olympique : « Là où tu regardes, c’est là où tu vas. » Il suffit de regarder où l’on veut aller et de faire les ajustements subtils nécessaires pour y parvenir.

Marriott : Eh bien, je te remercie. Merci pour ta sagesse, ton courage et ta détermination à réussir après avoir eu des jambes cassées et toutes sortes de problèmes auparavant. Mais j’ai toujours à l’esprit ta déclaration que l’on va là où l’on regarde. Pour moi, il y a là une grande sagesse qui s’applique à notre vie, à toutes nos décisions et à tous nos choix. Je te remercie donc pour l’exemple que tu as donné. Cela a été un plaisir de parler avec toi.

Pace : Merci beaucoup.

Sœur Pace a dit : « Là où tu regardes, c’est là où tu vas. » Elle a également dit qu’elle avait fait des changements subtils dans ses efforts pour faire la course. Ce n’est généralement pas un changement massif que nous devons faire pour revenir au Seigneur et à ses voies.

Où voulez-vous finir ? En fin de compte, nous voulons rentrer chez nous, dans notre glorieux foyer céleste avec nos parents célestes. Et le Sauveur est le seul moyen de retourner auprès de nos parents célestes. Notre acceptation de son acte d’expiation est essentielle. Tad R. Callister a écrit : « Bien que notre vie semble vide ou sans intérêt, […] il y a une renaissance miraculeuse […] qui émerge avec notre acceptation du Sauveur et de son expiation4. » Comprenons-nous la vérité absolue énoncée dans 1 Néphi 10:6 ? « Toute l’humanité était dans un état perdu et déchu, et le serait à jamais, à moins d’avoir recours à ce Rédempteur. » 

Nous avons besoin d’aide. Nous avons besoin de grâce. Et nous l’aurons si nous nous appuyons sur le Christ !

Parfois, lorsque sa grâce semble lente à venir, nous devons prouver que nous sommes sérieux en nous appuyant sur le Christ. Dieter F. Uchtdorf a parlé d’« attendre […] de manière active, […] [de] nous tenir à quelque chose et [de] faire tout ce que nous pouvons […] même quand ce que nous désirons de tout notre cœur ne nous est pas accordé tout de suite5. »

Lorsque notre fille de vingt et un ans, Georgia, a été gravement blessée dans un accident, son père et moi étions en mission au Brésil. Nous nous sommes empressés de prendre un vol pour rentrer aux États-Unis. Nous étions convaincus que le Seigneur répondrait à nos prières ferventes. Georgia a reçu une bénédiction de la prêtrise d’un détenteur de la prêtrise digne, son frère, et nous savions que le Seigneur avait le pouvoir de la guérir. Mais elle est morte avant l’atterrissage de notre avion. Nous avions prié pour qu’elle vive.

Le Seigneur a-t-il entendu nos prières ? Oui. A-t-il répondu à nos prières comme nous l’avions souhaité ? Non. Aurions-nous dû nous détourner amèrement de lui et chercher une autre source de paix et de compréhension ? Non. Il n’y a pas d’autre source de paix durable et de vie éternelle que Jésus-Christ. Nous nous sentons parfois accablés par nos problèmes, mais le Seigneur est plus fort que nos défis. Il nous donne la force et l’inspiration pour y faire face.

J’aime le point de vue de Néphi lorsque Laman et Lémuel se plaignaient, disant que Laban, le gardien des plaques d’airain,est « un homme puissant, et […] il peut même en tuer cinquante ; alors pourquoi pas nous6 ? »

Néphi a déclaré : « Soyons fidèles à garder les commandements du Seigneur ; car voici, il est plus puissant que […] Laban et ses cinquante, oui, ou même que ses dizaines de milliers7. »

Le Seigneur est plus puissant que nos peurs, nos déceptions, nos lassitudes et même nos profondes blessures du cœur ! Il est le grand guérisseur et le guide à travers nos eaux profondes ; il attend que nous venions à lui.

Il est vrai que nous devons porter nos fardeaux et travailler dur, mais lorsque nous regardons avec espoir et amour vers le Christ, nous recevrons des bénédictions compensatoires qui nous lient à lui de manière puissante, même si notre défi persiste.

Lâcher les vieux décombres

Regarder humblement et constamment vers le Seigneur nous conduit au repentir, à un changement de cœur et d’action. En 2021, notre prophète, le président Nelson, a déclaré : « je me suis dit que nous avions tous besoin, avec l’aide du Sauveur, de nous débarrasser des décombres de notre vie8. »

« Décombres » ! J’ai ressenti la fatigue des vieux décombres. Qu’il s’agisse de doutes troublants sur les vérités de l’Évangile, de péché, de ressentiment, de peur, de colère, de confusion, d’orgueil ou d’autres choses, avez-vous de vieux décombres dans votre vie ? L’Esprit peut nous amener à reconnaître honnêtement nos fardeaux émotionnels profondément ancrés et à nous en débarrasser.

Dans Jacob 4:5 nous lisons au sujet de la foi des Néphites : « Nous gardons la loi de Moïse, celle-ci tournant notre âme vers [le Christ] » (italiques ajoutés).

Qu’est-ce qui oriente votre âme vers le Christ ? Avez-vous un système de soutien qui vous tourne vers Dieu ? Ces Néphites avaient des témoins qui orientaient leur âme vers le Christ.

En Hébreux 12:1–2, nous lisons : 

Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons […] le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte,

ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi.

J’adore cette phrase : « grande nuée de témoins ».

Notre belle-fille Marian Marriott est mère de sept enfants et adepte de la course. Elle a d’ailleurs couru le semi-marathon de Salt Lake City sous la pluie et dans le froid il y a deux semaines.

Lorsqu’elle courait, elle pouvait compter sur son équipe de soutien familial — son mari, son frère et son père — pour l’encourager tout au long du chemin. Marian était entourée d’une nuée de témoins qui la rassurait qu’elle pouvait terminer la course. Nous devons être les témoins les uns des autres ; nous devons témoigner qu’avec Jésus-Christ, nous pouvons nous aussi terminer notre course.

Marian a-t-elle fait sa course en traînant derrière elle une poubelle pleine ? Bien sûr que non ! Elle a couru en mettant de côté tout ce qui pouvait la retenir, en se concentrant uniquement sur la ligne d’arrivée, sans aucune pensée aux décombres. Et elle a réussi !

Nous aussi, nous courons la course de la vie. Nous aussi, nous avons une nuée de témoins qui indiquent à nos âmes la ligne d’arrivée et notre chef et consommateur, Jésus-Christ. Peut-être avons-nous une poubelle pleine de décombres qui nous ralentissent. Faisons comme le président Nelson et « débarrass[ons-nous] des décombres de notre vie ».

Pour moi, cela signifie se repentir et nettoyer nos pensées, nos actions et nos relations. Nous avons des gens tout autour de nous pour nous aider à faire ce nettoyage ! Lorsque la vie est pleine d’inquiétudes, tournons-nous vers les témoins du Seigneur qui nous entourent. Ces témoins pourraient être comme les pièces d’équipement dont Janson et Noelle Pace ont parlé. Sœur Pace avait besoin de sa luge pour atteindre la ligne d’arrivée. Pour nous, notre luge peut être les Écritures, nos alliances du temple, le don du Saint-Esprit, les prophètes, notre famille, nos amis et nos dirigeants de paroisse ; tout ce qui nous oriente vers le Christ. Grâce à leur témoignage, nous sommes encouragés à nous tourner vers lui et à commencer à nous défaire des péchés qui nous assaillent si facilement !

Nous pouvons même ajouter de nouveaux décombres personnels qui limitent notre accès à l’Esprit. Mon mari, David, et moi avons réaménagé une partie de notre maison, et j’ai été facilement assaillie par les tentations ! Je dois être sur mes gardes, car lorsque je m’assois pour étudier les Écritures chaque matin, si je ne fais pas attention, un phénomène étrange se produit. Je tends les mains vers les Écritures et, comme par hasard, je trouve un magazine de décoration d’intérieur dans ma main ! Si je contemple ce magazine au lieu de le ranger, je me rends soudain compte qu’il y a un abat-jour ou un tapis à vendre dont je suis sûre d’avoir besoin. Puis, je dois me rendre sur mon ordinateur pour voir si je peux les trouver et s’ils sont en vente, et je m’enfonce dans le trou sans fin de la décoration d’intérieur pendant que les Écritures attendent.

Ces magazines ne sont pas des péchés, mais ils n’ont pas d’importance par rapport aux vérités éternelles. Ils n’ont pas le pouvoir de nous apporter des conseils spirituels qui nous ramèneront au Seigneur.

En 2009, le président Uchtdorf a donné un discours sur ce qui compte le plus. Il a parlé d’un accident d’avion dans lequel plus d’une centaine de personnes sont mortes.

Après l’accident, les enquêteurs ont cherché à en trouver la cause. Le train d’atterrissage était en fait bien descendu. L’avion était en parfait état mécanique. Tout fonctionnait bien, tout sauf une chose : une simple ampoule grillée. Cette ampoule minuscule, qui ne valait pas plus de vingt centimes, a été ce qui a déclenché une série d’événements qui allaient finalement causer la mort tragique de plus de cent personnes.

Bien sûr, ce n’est pas l’ampoule défectueuse qui a causé l’accident ; il est arrivé parce que l’équipage s’est concentré sur quelque chose qui semblait important à ce moment-là, perdant ainsi de vue ce qui était le plus important9.

Qu’est-ce que vous voulez le plus ? Qu’est-ce qui compte le plus pour vous ?

Regarder attentivement vers le Christ

En vérité, sœur Pace a raison : nous allons dans la direction que nous regardons. Ainsi, dans nos projets quotidiens, nos actions et nos conversations, regardons le Sauveur, en nous connectant à lui, la source de notre force et de notre bonheur.

Se concentrer sur les choses éternelles exige un effort mental, émotionnel et spirituel ! Le président Nelson nous a conseillé : « Le Seigneur aime les efforts, parce que les efforts apportent des récompenses10. » Nous ne pouvons vraiment pas être désinvoltes si nous voulons réussir à obéir au Seigneur et à nous connecter avec lui.

Que signifie aimer Dieu de toutes ses forces ? Avez-vous déjà été poussé jusqu’à votre limite absolue ? Avez-vous déjà donné tout ce que vous avez en vous pour le garder dans vos pensées et attitudes quotidiennes ?

Il y a quelques années, ma famille et moi faisions du rafting sur la Green River. Notre guide nous avait dit de rester dans le bateau. Si nous décidions de sauter lorsque l’eau était calme, nous devions rester près du bateau, car si nous nous approchions des rapides et que nous étions loin du bateau, le guide ne pourrait pas nous sortir de là à temps. En revanche, si nous étions dans l’eau, loin du bateau et que nous nous approchions des rapides, nous devions nous tourner et mettre nos pieds en avant pour pousser les rochers. Je n’aimais pas l’idée de pousser les rochers ou d’être ballottée dans les rapides !

Mais je m’amusais bien dans l’eau et j’avançais assez rapidement devant le radeau quand j’ai entendu le bruit fort des rapides devant moi. Je me suis retournée et j’ai crié : « Remontez-moi ! »

Le guide m’a répondu en criant : « Nagez vers nous ! »

Paniquée, je me suis mise à nager de toutes mes forces vers le bateau, mais le courant m’entraînait en arrière plus vite que je n’allais vers le radeau. Tout en moi voulait éviter de franchir ces rapides rocheux. Je nageais de toutes mes forces, les yeux rivés sur la proue du radeau. J’étais déterminée !

Au dernier moment, le radeau s’est approché et le guide a tendu le bras, m’a attrapée et m’a tirée dans le radeau. Nous avons été immédiatement emportés par les rochers et les turbulences.

Toutes mes pensées et tous mes désirs étaient rivés sur la sécurité de ce radeau. Imaginez le bien qui inonderait nos vies si nous restions rivés sur Jésus-Christ et son amour, quelles que soient les circonstances.

Jésus-Christ a dit : « Tournez-vous vers moi dans chacune de vos pensées11. » C’est encore un effort mental. Lorsque nous le regardons, le Seigneur devient plus clair dans notre esprit et dans notre cœur. 

Alma le Jeune était très concentré alors qu’il tendait la main vers le Sauveur :

Tandis que j’étais déchiré par le souvenir de mes nombreux péchés, voici, je me souvins aussi d’avoir entendu mon père prophétiser au peuple concernant la venue d’un certain Jésus-Christ, un Fils de Dieu, pour expier les péchés du monde.

Alors, quand mon esprit s’empara de cette pensée, je m’écriai au-dedans de mon cœur : Ô Jésus, Fils de Dieu, sois miséricordieux envers moi […]

Et alors, voici, lorsque je pensai cela, je ne pus plus me souvenir de mes souffrances […]

Et oh quelle joie […]12 !

Nous invitons la puissance et la foi dans nos vies par notre allégeance totale au Christ. Et alors, malgré nos faiblesses, nous serons tirés de la rivière, nous serons conduits à la piscine, nous serons soutenus pour franchir la ligne d’arrivée et nous recevrons même, si nécessaire, les mots justes à prononcer. Car lorsque nous sommes concentrés sur le Seigneur et sommes sous son joug, c’est lui qui devient le réalisateur de nos actes.

Dans Jacob 4:6, nous lisons les nombreuses choses puissantes que nous pouvons faire par la foi en le Christ. Puis, au verset sept, nous lisons : « Néanmoins, le Seigneur Dieu nous montre notre faiblesse, afin que nous sachions que c’est par sa grâce […] que nous avons le pouvoir de faire ces choses. »

Lorsque David et moi avons fait une mission à São Paulo, au Brésil, mon portugais était pour le moins limité. Mon témoignage ressemblait à : « Tu gentil, je heureuse, Évangile vraie. »

Nous avons donné de nombreux discours lors des conférences de pieu, et j’avais toujours le même discours portugais, fidèle et corrigé, prêt à être lu. Un dimanche matin, alors que j’étais assise sur l’estrade lors d’une conférence de pieu et que je me préparais à monter sur le pupitre et à lire ce discours, j’ai soudain pris conscience d’une forte incitation spirituelle. Le message était à peu près le suivant : « Laissez votre discours sur votre siège et parlez avec votre cœur. » Oh là là !

J’ai commencé à trembler et à gémir ! Ma concentration sur le Seigneur s’est considérablement renforcée ! J’ai confié mon espoir, mes pensées et mes sentiments au Père céleste, implorant expressément son aide au nom de son Fils. J’ai vacillé jusqu’au pupitre, j’ai regardé l’auditoire et j’ai ouvert la bouche. Les terminaisons de mes verbes étaient sûrement malmenées, et ma prononciation faisait sans doute mal à toutes les oreilles. En me concentrant sur l’amour et la miséricorde du Sauveur, j’ai pu le partager. L’Esprit a utilisé ces phrases portugaises brisées pour transmettre la vérité. Après la réunion, les membres m’ont serrée dans leurs bras et ont versé des larmes.

Le Seigneur prendra notre offrande sincère, bien que maigre, qu’il s’agisse de deux petits poissons et de quelques petits pains d’orge13 ou d’un faible portugais ou d’une tentative sincère mais maladroite de réparer une relation, et la transformera en un repas nourrissant si nous nous adressons à lui avec foi et détermination pour obtenir de l’aide.

En réalité, nous n’avons pas le pouvoir de créer le bien. Tout le bien vient de Dieu.

Le roi Benjamin nous a dit de nous souvenir de notre propre néant14.

Ammon a dit : « Je sais que je ne suis rien15. »

Moïse a déclaré : « Je sais que l’homme n’est rien16. »

Bien sûr, nous avons une grande valeur, mais notre mortalité et notre chute nous rendent impuissants à nous changer nous-mêmes et à progresser dans la vérité et le bonheur. Nous avons grand besoin d’un Rédempteur, et le Seigneur veut que nous le comprenions et que nous nous tournions vers lui.

Ainsi, alors que nous faisons de notre mieux, que nous sommes confrontés à des déceptions (ce que la vie nous apporte à tous) et que nous continuons à regarder et à agir en fonction de notre confiance profonde et de notre obéissance à Jésus-Christ, il nous est promis que nous prospérerons dans le pays. Il est notre espérance !

L’artiste suisse Eugène Burnand a créé une peinture des plus poignantes. Nous en avons d’ailleurs une reproduction accrochée dans notre maison, où elle nous rappelle de regarder vers le Seigneur ressuscité.

Dans cette œuvre d’art de 1898, intitulée Les disciples Pierre et Jean courant vers le sépulcre le matin de la résurrection, nous voyons deux apôtres, Pierre et Jean, courir à travers le paysage de Jérusalem au lever du jour, ostensiblement en direction du tombeau. Leurs visages sont tournés vers l’avant, pleins d’espoir et de confiance, tandis que leurs manteaux s’envolent vers l’arrière et que leurs mains se joignent devant eux. Tout leur être est tourné vers le Seigneur ressuscité. Nous aussi, nous pouvons être ainsi tournés vers notre Rédempteur, avec autant d’espoir et de confiance.

Puissions-nous prendre le temps, chaque jour, de nous tourner vers notre unique source de salut, de guérison, de puissance et de bonté : notre Sauveur, Jésus-Christ. En le faisant, je témoigne qu’il nous attirera près de lui, qu’il nous donnera une grâce aimante dans notre vie quotidienne et que, avec le temps, il nous ramènera auprès de nos parents célestes.

Au nom de Jésus-Christ. Amen.

© by Intellectual Reserve, Inc. Tous droits réservés. 

Notes

1. Mosiah 3:17.

2. Russell M. Nelson, « Réservez du temps pour le Seigneur », Le Liahona, octobre 2021.

3. Nelson, « Réservez du temps pour le Seigneur ».

4. Tad R. Callister, The Infinite Atonement (Salt Lake City : Deseret Book, 2000), p. 206 ; italiques ajoutés.

4. Dieter F. Uchtdorf, « Persévérer avec patience », Le Liahona, avril 2010.

5. 1 Néphi 3:31.

6. 1 Néphi 4:1.

7. Russell M. Nelson, « Message de bienvenue », Le Liahona, avril 2021.

8. Dieter F. Uchtdorf, « Nous avons un grand ouvrage à exécuter et nous ne pouvons descendre », Le Liahona, avril 2009.

9. Russell M. Nelson, cité par Joy D. Jones, « Un appel d’une grande noblesse », Le Liahona, avril 2020.

10. Doctrine et Alliances 6:36.

11. Alma 36:17–20.

12. Voir Jean 6:9–14.

13. Voir Mosiah 4:5.

14. Alma 26:12.

15. Moïse 1:10.

Voir la liste complète des abréviations ici

Neill F. Marriott

Neill F. Marriott, deuxième conseillère dans la présidence générale des Jeunes Filles de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, a prononcé ce discours le 3 mai 2022.